Le réalisateur et scénariste Alain Chartrand est décédé
MONTRÉAL — Le réalisateur et scénariste Alain Chartrand, qui avait réalisé une série télévisée marquante sur son père et sa mère, est décédé à l’âge de 77 ans.
Son frère, Dominique, en a fait l’annonce lundi soir sur Facebook. M. Chartrand a affirmé que le seul regret de son frère était de ne pas avoir réalisé son dernier projet de film.
Dominique et Alain Chartrand sont deux des sept enfants du célèbre couple formé par le syndicaliste Michel Chartrand et la militante féministe Simonne Monet-Chartrand.
Au cours de sa carrière, Alain Chartrand a réalisé et scénarisé plusieurs séries, films et documentaires.
À la télévision, on lui doit plusieurs épisodes de «Scoop», «Urgence» et «Paparazzi» dans les années 1990. Au début des années 2000 sont diffusées ses séries Chartrand et Simonne, et Simonne et Chartrand, qui lui vaudront de nombreux prix Gémeaux.
Il a réalisé et coécrit également deux documentaires sur ses parents, «Un homme de parole» en 1991 sur Michel Chartrand et «Une vie comme rivière» en 1996 sur Simonne Monet-Chartrand.
Parmi ses longs métrages, il a réalisé «Ding et Dong le film» en 1990, la comédie du duo d’humoristes formé par Claude Meunier et Serge Thériault.
Son dernier film, «La maison du pêcheur», à propos des activités de futurs militants du Front de libération du Québec à Percé, était sorti en 2013.
Un réalisateur militant
En entrevue, le président de l’Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ), Gabriel Pelletier, s’est souvenu d’un réalisateur engagé, qui a beaucoup contribué à son organisation «en bon fils de syndicaliste», s’est-il souvenu avec un sourire dans la voix.
«Il a fait beaucoup pour les réalisateurs, pour le métier», a-t-il relaté en entrevue téléphonique.
«C’est lui qui a signé la première entente collective pour les réalisateurs en 1989, une entente collective avec les producteurs, qui prédatait, en fait, l’instauration de la loi sur le statut d’artiste.»
M. Pelletier estime qu’Alain Chartrand a laissé un héritage marquant pour l’histoire de la télévision et du cinéma au Québec.
«C’était un militant, on l’a vu aussi dans ses oeuvres, a-t-il indiqué. C’était un homme de conviction et il a amené ces convictions-là dans l’art populaire.»