Excuses de Biden aux Autochtones:l’influence canadienne a été bénéfique, dit Fontaine

MONTRÉAL — L’ex-chef national de l’Assemblée des Premières Nations (APN), Phil Fontaine, qui a été l’un des premiers Canadiens à parler publiquement des mauvais traitements qu’il a subis dans un pensionnat pour enfants autochtones, estime que le Canada a une «énorme influence» sur les États-Unis, qui à leur tour reconnaissent les erreurs du passé.

Le président Joe Biden a présenté vendredi, en Arizona, des excuses officielles pour le système de pensionnats américains qui, pendant plus de 150 ans, a séparé les enfants autochtones de leurs parents. Il estime qu’il s’agit de «l’une des choses les plus importantes» qu’il ait faites durant sa présidence.

«Le gouvernement américain ne pouvait plus fermer les yeux sur l’expérience des pensionnats aux États-Unis, a déclaré Phil Fontaine. Ils ont finalement décidé que c’était la bonne chose à faire, et c’est certainement le cas.»

Les excuses officielles du président Biden ont été présentées 16 ans après celles de l’ancien premier ministre Stephen Harper concernant le système de pensionnats pour enfants autochtones au Canada. Les excuses de M. Harper concernaient alors les sévices que ces enfants avaient subis.

Depuis 2021, des centaines de sépultures anonymes ont été découvertes sur les lieux d’anciens pensionnats en Colombie-Britannique et en Saskatchewan et des recherches ont été effectuées ailleurs au pays.

Les dirigeants autochtones canadiens disent que les excuses du président américain Joe Biden ne sont que la première étape vers la guérison pour plusieurs générations.

M. Fontaine suggère notamment que les États-Unis lancent leur propre commission de vérité et réconciliation, comme le Canada l’a fait en 2008, et qu’elle examine la possibilité d’indemniser les survivants des pensionnats.

Cindy Woodhouse Nepinak, l’actuelle cheffe nationale de l’APN, exhorte M. Biden et la personne qui lui succédera après l’élection présidentielle du 5 novembre à s’engager de manière significative avec les communautés autochtones pour s’assurer que les excuses mènent à des actions concrètes en guise de réparation au mal causé.

«Les impacts de ces écoles ont affecté des générations, a déclaré Mme Woodhouse Nepinak dans un communiqué envoyé par courriel. Cette reconnaissance est importante, mais la guérison prendra du temps».