Conflit au Soudan: les Forces de soutien rapide ouvrent un nouveau front

Les combats continuent de faire rage entre l’armée soudanaise et le groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide, ont annoncé dimanche des responsables, alors qu’un nouveau front a été ouvert dans cette guerre de quatorze mois qui pousse le pays africain au bord de la famine.

Les Forces paramilitaires de soutien rapide ont lancé leur offensive sur la province de Sennar plus tôt cette semaine, attaquant le village de Jebal Moya avant de se déplacer vers la ville de Singa, la capitale provinciale, où de nouveaux combats ont éclaté, ont indiqué les autorités.

Samedi, le groupe a affirmé dans un communiqué avoir saisi la principale installation militaire à Singa. Les médias locaux ont également rapporté que le groupe paramilitaire avait réussi à percer la défense à cet endroit.

Cependant, le brigadier Nabil Abdalla, porte-parole des forces armées soudanaises, a déclaré que l’armée avait repris le contrôle de l’installation et que les combats se poursuivaient dimanche matin.

Aucune de ces affirmations n’a pu être vérifiée de manière indépendante.

Selon l’Organisation internationale pour les migrations de l’ONU, au moins 327 ménages ont dû fuir Jebal Moya et Singa vers des zones plus sûres. «La situation reste tendue et imprévisible», a averti l’organisation dans un communiqué.

Les derniers combats à Sennar surviennent alors que presque tous les regards sont tournés vers al-Fasher, une ville majeure de la vaste région du Darfour que les Forces de soutien rapide assiègent depuis des mois pour tenter de la reprendre aux militaires. Al-Fasher est le dernier bastion militaire au Darfour.

La guerre au Soudan a commencé en avril 2023 lorsque les tensions latentes entre l’armée et le groupe paramilitaire ont mené à des combats ouverts dans la capitale, Khartoum, ainsi qu’ailleurs dans le pays.

Le conflit dévastateur a tué plus de 14 000 personnes et en a blessé 33 000 autres, selon l’ONU, mais les défenseurs des droits de la personne estiment que le bilan pourrait être bien plus lourd.

Cette guerre a donné lieu à la plus grande crise de déplacement au monde, avec plus de 11 millions de personnes contraintes de fuir leur foyer. Des experts internationaux ont averti jeudi que 755 000 personnes pourraient connaître la famine dans les mois à venir et que 8,5 millions de personnes seraient confrontées à des pénuries alimentaires extrêmes.

Le conflit a été marqué par de nombreux rapports faisant état de violences sexuelles généralisées et d’autres atrocités, en particulier au Darfour, théâtre d’un génocide au début des années 2000. Les groupes de défense des droits qualifient ces atrocités de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.