La CNESST retient trois causes

ENQUÊTE. La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) retient finalement trois causes à la suite de son enquête sur l’accident ayant coûté la vie à un travailleur de l’entreprise Ferme Noël Maheux et fils inc., le 8 décembre 2023, à Sainte-Marie-de-Beauce.

Dans un premier temps, le positionnement du travailleur à proximité du frêne encroué l’a exposé à une chute soudaine de l’arbre, l’absence d’une voie de retraite de la zone d’abattage du frêne a privé le travailleur de toute sortie au moment de la chute de l’arbre et le manque de précision dans l’exécution de l’entaille de direction, de la charnière et du trait d’abattage a engendré une chute du frêne dans la mauvaise direction.

Le rapport d’enquête rappelle que, le jour de l’accident, le travailleur se trouvait à l’érablière de l’entreprise, où il effectuait des travaux d’aménagement forestier. Il s’affairait à éclaircir et à nettoyer la forêt à l’aide d’une scie mécanique. En commençant l’abattage d’un frêne, ce dernier s’est encroué, c’est-à-dire qu’il s’est emmêlé à la cime d’un érable en tombant. Afin de dégager le frêne, le travailleur a amorcé la coupe de la charnière reliant l’arbre à sa souche. Alors qu’il se positionnait pour le faire glisser et tomber au sol, le frêne a soudainement bougé, puis chuté sur le travailleur, qui est resté coincé sous l’arbre. Les secours ont été appelés sur les lieux, et il a été transporté à un centre hospitalier, où son décès a été constaté.

À la suite de l’accident, la CNESST a exigé de l’entreprise qu’elle forme ses travailleurs sur l’abattage directionnel, qu’elle mette à la disposition des travailleurs les équipements de protection individuelle pour les travaux en forêt nécessitant l’utilisation d’une scie mécanique, qu’elle munisse les scies mécaniques de l’entreprise de matériel sécuritaire, notamment d’attrape chaîne, ainsi que des réservoirs à essence qui respectent certaines normes, puis qu’elle se dote de véhicules conformes, adaptés au milieu de travail, munis de protections adéquates pour le conducteur ou la conductrice lors de tâches en forêt.

L’employeur travaille toujours à se conformer à ces exigences.

La CNESST transmettra les conclusions de son enquête au Comité paritaire de prévention du secteur forestier afin que les associations qui y siègent transmettent l’information à leurs membres. Elle informera aussi l’Union des producteurs agricoles du Québec, l’Association canadienne de sécurité agricole et les Producteurs et productrices acéricoles du Québec des conclusions de cette enquête afin qu’ils sensibilisent leurs membres aux dangers liés aux travaux d’aménagement forestier.