Fin de tous les cours en francisation
ÉDUCATION. L’ensemble des cours en francisation du Centre de services scolaire de la Beauce-Etchemin (CSSBE) se termineront le 12 novembre. Impliquant 1460 élèves et 65 membres du personnel, cette décision est liée à d’importantes contraintes budgétaires.
« Il y a eu des baisses de financement, ainsi qu’un changement des balises, venant du ministère de l’Éducation et du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI) », soulignait le directeur général du CSSBE, Fabien Giguère, lors d’une précédente entrevue en octobre.
Pour maintenir en place les formations en cours, le CSSBE n’accueillait pas de nouveaux élèves adultes cet automne. Cela n’a pas été suffisant. Le ministère de l’Éducation exigeait le non-dépassement du financement consacré à la francisation établi en 2020-2021. Depuis ces années, le nombre d’immigrants est monté en flèche dans la Beauce et les Etchemins.
« Certains centres de services scolaire limitaient le nombre d’inscriptions. Nous n’avions pas pris cette direction pour soutenir un maximum de personnes. […] On croyait recevoir des sommes supplémentaires, mais c’est devenu un dossier politique entre l’Éducation et le MIFI », déplorait M. Giguère, lors d’un second entretien avec le journal le 6 novembre.
En Beauce, ces cours se déroulaient principalement à Saint-Georges, Beauceville et Sainte-Marie dans des établissements du CSSBE. Dans les Etchemins, l’ancienne école primaire de Saint-Cyprien servait comme centre de francisation. « Nous remettrons sur les rails le processus de vente du bâtiment », dit Fabien Giguère.
Le CSSBE reste ouvert auprès de Québec pour le déploiement de nouvelles ressources en aide à la francisation. « Entretemps, tous les élèves sont référés à leur agent personnel au MIFI », mentionne le directeur général.
Ces changements scolaires n’affectent pas les cours de francisation donnés aux élèves du primaire et du secondaire. Les employés permanents, qui travaillaient à la francisation au CSSBE, seront réaffectés à un autre poste. Pour les enseignants à forfait, le Service des ressources humaines les contactera pour communiquer des informations sur les autres possibilités d’emplois au centre.
Syndicat outré
Indigné par ces compressions, le Syndicat de l’enseignement de la Chaudière (SEC-CSQ) rappelle que la francisation va bien au-delà de l’apprentissage d’une langue. Il s’agit également d’une transmission des codes culturels et sociétaux, sans compter que les enseignants ont développé une solide expertise en francisation.
« Quand le gouvernement dit vouloir valoriser les enseignants et faire de l’enseignement du français une priorité, on comprend que ce sont seulement des beaux discours et qu’il ne joint pas la parole aux actes. […] Le gouvernement doit changer de cap et s’assurer que les services de francisation puissent continuer à être offerts à la hauteur des besoins réels dans les centres de services scolaire, en toute cohérence avec le financement octroyé par le MIFI », indique le président du syndicat, Dominic Loubier.