Des employés de Telus forcés de retourner au bureau

TÉLÉCOMMUNICATIONS. Des employés de Telus à Sainte-Marie et Rimouski devront retourner au travail en présentiel pour un minimum de trois journées par semaine, une situation que dénonce le Syndicat québécois des employés de la compagnie.

Le Syndicat a d’ailleurs déposé une ordonnance de sauvegarde la semaine dernière « afin de protéger les travailleurs et travailleuses contre une vague de congédiements déguisés de la part de l’employeur prenant la forme d’un retour au travail forcé en présentiel », peut-on lire dans un communiqué émis la semaine dernière.

Le syndicat précise que le travail des 120 employés du service à la clientèle résidentielle, situé à Rimouski et Sainte-Marie, s’effectue presque entièrement à distance, et ce, depuis le début de la pandémie en 2020. Selon l’instance syndicale, dans les quatre années qui ont suivi, Telus aurait mentionné à plusieurs reprises que le travail en présentiel ne reprendrait jamais. Or, ce sont maintenant près du tiers de ces employés qui habitent à plus de 150 km de distance des établissements, la majorité d’entre eux ayant été embauchés avec une promesse qu’il s’agissait de postes à 100 % en télétravail.

Chez Telus, on indique avoir annoncé aux membres de l’équipe de première ligne des investissements pour le développement de nouvelles formations et outils afin de mieux servir les clients. Cela signifiait également la nécessité pour eux et leurs gestionnaires de se rendre à un centre de contacts trois jours par semaine à compter de septembre afin d’y travailler. « La vaste majorité de cette équipe travaillait déjà au bureau avant la pandémie, mais nous savons que cette récente évolution représente un changement par rapport à la façon dont nous avons travaillé au cours des dernières années », indique Catherine Leclerc, conseillère principale en gestion des communications au sein de l’entreprise.

Le syndicat ajoute que depuis 2020, Telus a autorisé de multiples employés à déménager à une distance considérable de leur port d’attache, certains d’entre eux à plus de 400 km des bureaux de l’entreprise, sans jamais mentionner un éventuel retour au bureau. L’annonce, en juillet dernier, d’un retour en présentiel à la hauteur d’un minimum de trois journées par semaine est forcée et contraint près de la moitié d’entre eux à démissionner ou à déménager.

Sachant l’impact que cette décision aurait sur le personnel, la directive était accompagnée d’une offre de départ pour les travailleurs et travailleuses visés, ce que dénonce le syndicat. Chez Telus, Mme Leclerc confirme qu’une offre de départ a été faite aux employés concernés. « Nous avons offert à toute personne qui conclut que cette façon de travailler ne répond pas à ses besoins la possibilité d’accepter une offre de départ volontaire avec une généreuse compensation financière qui dépasse les exigences du Code du travail du Canada. »

Selon le syndicat, l’ouverture d’un tout nouveau centre d’appels à Casablanca au Maroc n’est pas étrangère à cette situation. « C’est un manque de respect envers les employés dévoués et qui ont acquis une solide expérience depuis des générations au Québec et un manque de respect envers les clients qui voient leur facture monter, en plus d’être un enjeu pour la sécurité des données. C’est encore plus désastreux sachant qu’ils sont financés à même des subventions gouvernementales pour faire travailler les gens d’autres pays », résume le communiqué émis par le syndicat.