Autre distinction au Couvoir Scott
AGRICULTURE. Le Couvoir Scott reçoit une autre distinction en lien avec l’amélioration de son empreinte environnementale, celle d’un prix Eurêka ! d’un Québec vert et prospère, une initiative d’Écotech Québec.
C’est sa filiale Inscott qui voit son initiative de conversion des résidus d’animaux en biomasse larvaire riche en protéines retenir encore l’attention. Le processus combine fermentation et mouches soldats noires. Cette méthode de fermentation contrôle les risques microbiologiques et les odeurs indésirables, conformément aux normes de l’Agence canadienne d’inspection des aliments.
Le procédé a permis à l’entreprise de réaliser des gains importants à plusieurs niveaux depuis son implantation. On note surtout des économies de près de 150 000 $ de frais d’équarrissage annuellement, un revenu additionnel brut de 400 000 $ annuellement grâce à plus de 50 tonnes de larves et plus de 300 tonnes de fumier d’insectes, des économies associées à l’utilisation de larves pour l’alimentation des volailles et des économies sur les coûts de fertilisants, sans compter les avantages environnementaux.
Directeur des fermes de reproduction au Couvoir Scott, Jérémy Lavoie rappelle que le Couvoir génère d’énormes quantités de déchets et de fumiers et cherchait une façon de diminuer son empreinte écologique. « On peut maintenant transformer tout type de résidus issus de l’industrie animale à travers un processus de fermentation qui vient réduire à presque rien la charge de pathogène. On réussit maintenant à en faire une protéine, une graisse et un fertilisant à haute valeur ajoutée. »
Il estime que ce prix, jumelé à celui obtenu il y a quelques semaines à un autre concours, vient confirmer la légitimité du projet. « Inscott est vraiment une entreprise à part entière. Nous sommes encore en phase laboratoire et faisons de plus grandes quantités. C’est un autre prix qui vient ajouter de la crédibilité à notre projet auprès des instances gouvernementales et les institutions financières. »
Un concept appelé à grandir
M. Lavoie estime ainsi que tout type de matière organique pourrait être transformé et aller chercher une valeur ajoutée devient possible. « Nous avons pris un virage il y a quelques années en développement durable et c’est bien de pouvoir le faire valoir auprès d’entreprises provenant d’ailleurs que l’agroalimentaire. Nous avons des pourparlers avec des entreprises qui travaillent en pâtes et papiers et un de leur processus de polissage de l’eau fait en sorte qu’ils font intervenir des bactéries qui vont finir de dégrader tout ce qui est matière organique à l’intérieur de l’eau grâce à des processus de centrifugation et de filtration ».
Il avoue ces deux distinctions pourraient avoir des impacts positifs sur le projet et ouvrir de nouveaux horizons, en plus de le valoriser davantage. Cela a pour effet que Inscott cherche maintenant à pouvoir éventuellement exporter ses découvertes dans le domaine. « Nous sommes actuellement dans les plans pour la construction d’une usine qui serait une vitrine technologique qui pourrait traiter environ chaque semaine une centaine de tonnes de déchets organiques issus de l’industrie animale. On veut toutefois que ce soit la première d’une série d’usines qui seraient décentralisées, plutôt que tout au même endroit. »
Ces résidus, qui sont généralement considérés comme une dépense, deviendraient ainsi une possibilité de revenus. « On pourrait ainsi agir comme expert-conseil et d’intermédiaire dans la commercialisation des larves de mouches et des fertilisants, tout en se positionnant comme expert dans la transformation de résidus provenant de l’industrie animale. »