Une brigade en sauvetage nautique à Vallée-Jonction

URGENCE. Une douzaine de pompiers et d’officiers du Service incendie de Vallée-Jonction ont récemment débuté une formation qui permettra de créer une nouvelle équipe en sauvetage nautique. 

Pour le directeur du Service incendie de la localité, Daniel Michaud, la démarche vise à mieux servir les citoyens d’ici et d’ailleurs, car des gens de l’extérieur utilisent aussi la rivière Chaudière à titre de plaisanciers, ou d’autres plans d’eau pour des activités diverses. « On vient augmenter nos chances de pouvoir intervenir sur la rivière, notamment. Le service était offert par d’autres brigades, mais il y a des coûts reliés à ça et le temps de mobilisation est beaucoup plus long », explique-t-il.

La formation sera dispensée en trois volets de spécialité, le sauvetage en eau vive ayant été la première étape. Le sauvetage sur glace viendra en janvier, suivi du sauvetage riverain à la fin de l’hiver. Cela permettra aux pompiers d’intervenir sur des pentes escarpées, notamment, ou s’il devait y avoir des crues rapides dans certains cours d’eau autres que la Chaudière. 

« Nous avions une formation à l’interne, mais rien de concret et d’accrédité. Le but est d’avoir une mobilisation plus efficace, un meilleur temps de réponse et plus de sécurité, autant pour nous que pour les personnes en détresse », ajoute M. Michaud.

Intérêt des membres

Deux équipes de six hommes seront formées en rotation et pourront intervenir au besoin. Daniel Michaud indique qu’il n’a pas eu de difficultés à convaincre sa brigade de la pertinence d’une telle escouade et que les volontaires se sont rapidement pointés. « Même si ça demande une certaine forme physique, l’intérêt pour le faire, malgré leurs occupations, était là. Nous avons une équipe très jeune et il a fallu faire une sélection pour retrancher quelques candidats. »

À l’image de plusieurs autres brigades de la région, Vallée-Jonction doit aussi composer avec un manque de pompiers présents sur son territoire, à certaines périodes. « Lorsqu’on a fait le choix des pompiers qui feront partie de ces brigades, il a fallu tenir compte du fait que certains ne sont pas disponibles de jour, surtout avec l’annonce de la fermeture d’Olymel où nous avions des employés qui faisaient partie du groupe. Le recrutement devient plus difficile, car on espère engager des gens qui demeurent et travaillent à Vallée-Jonction. »

Un autre élément qui rend la démarche nécessaire, selon Daniel Michaud, est la présence d’un cours d’eau important. « La rivière Chaudière sera toujours là et le besoin tout autant, alors il faut y répondre. En nautisme, des gens peuvent devoir être secourus et le temps compte. En incendie, nous avons déjà des protocoles. Si le sauvetage nautique n’est pas à négliger, le sauvetage sur glace devient aussi nécessaire, car il y a de plus en plus de personnes qui l’utilisent l’hiver. Pensons aux motoneiges, à la pêche sur glace et même aux sentiers de marche. »

Des sauvetages sur ou aux abords des plans d’eau peuvent s’avérer périlleux par moments, avoue également M. Michaud, d’où l’importance pour les membres de sa brigade de suivre des formations du genre. « Nous nous sommes rendu compte qu’il y a un effet de dangerosité évident, alors être formé en conséquence est nécessaire pour être en sécurité lors d’une potentielle intervention. On fait déjà certaines opérations de sauvetage, surtout en milieux isolés, même si nous ne sommes pas formés en conséquence. »

Une première dans la région ?

Une chose qui pourrait surprendre est le fait que la région a peu de brigades spécialisées en sauvetage nautique, malgré tous les soubresauts que peut proposer la rivière Chaudière occasionnellement. Le Service incendie de Scott a une telle brigade et est le seule à proposer ce type de service, selon nos informations. Le directeur Michaud indique que la tendance pourrait changer. « On commence chez nous et nous sommes peut-être des précurseurs, sauf que tout se fera en chaîne. D’autres devront le faire et sont déjà en communication avec nous pour connaître le cheminement que l’on a fait et l’essentiel de la marche à suivre, dans le but de sauver du temps. »

Le principe de l’entraide municipale et régionale sera naturellement mis de l’avant, le temps que d’autres brigades de la région puissent aussi prendre le virage, confirme M. Michaud. « Nous avons le matériel et aurons maintenant le personnel et les habilités pour le faire. Entre-temps, on pourra faire du partage d’équipements ou de connaissances avec nos voisins. Notre contrat de formation inclut toutefois une mise à jour de notre inventaire. Il y a des équipements que nous avions peut-être en trop et d’autres qu’on a besoin d’acquérir. »

Il ajoute enfin que les membres de la brigade suivront des formations annuellement pour obtenir des mises à jour sur le maintien des compétences et connaître les nouvelles méthodes en la matière.