Les propriétaires de boisés rénovent leur organisation
ÉCONOMIE. L’Association des propriétaires de boisés de la Beauce (APBB) a fait le bilan sur une année 2017 chargée en bouleversements.
La fin de la pitoune de quatre pieds, la tarification des États-Unis sur le bois d’œuvre, la consultation sur la mise en marché du bois de sciage sont tous des dossiers qui ont créé des remous l’année dernière, au sein de cette Association qui représente environ 10 000 propriétaires privés dans la région de Chaudière-Appalaches.
L’APBB s’était donné rendez-vous le 29 avril au restaurant Le Journel de Saint-Joseph-de-Beauce pour son Assemblée générale annuelle. Environ 150 personnes se sont déplacées pour cette journée, nombreuse en discussions.
Rationalisation des opérations
Parmi les changements apportés en 2017, plusieurs mesures ont été adoptées afin de diminuer les charges administratives du Plan conjoint de mise en marché du bois de papier. De 2016 à 2017, entre autres choses, les frais de poste sont passés de 45 515$ à 8033$. Le changement de quatre temps pleins et demi à deux employés a aussi eu un effet sur les rémunérations et charges sociales qui sont passées de 530 024 à 422 844$ sur cette même période.
La mise en ligne d’un nouveau site internet, l’inscription aux formations et aux contingents de façon numérique, les transactions bancaires directes obligatoires sont d’autres changements que l’APBB a mené en 2017, dans un objectif de réduire les coûts administratifs.
État du quatre pieds
Le volume du bois à pâtes, qui est sorti du territoire de l’APBB, est de près de 40 000 mètres cubes de moins en 2017 par rapport à l’année précédente, pour un total de 178 000 m3. «Ç’a beaucoup diminué dans les dernières années. Le nombre de producteurs est aussi en baisse, mais 75% d’entre eux sortent deux voyages et moins», a montré Annie Rousseau, directrice de la mise en marché, lors de la présentation de son rapport d’activité.
Le principal acheteur est toujours l’usine Kruger de Trois-Rivières, avec 43% des revenus des producteurs. Ce transformateur a offert un prix, correspondant à une baisse peu négociable, pour la prochaine année, selon ce qu’a expliqué Mme Rousseau. Cette entente d’approvisionnement de 80 000 m3 de bois à papier pourrait être la dernière pour le quatre pieds, d’ici la fin théorique prévue en mai 2019. Proportionnellement, le coût de livraison du bois à pâte est passé de 37 à 41% en un an. «C’est dû à l’augmentation de la distance parcourue», a expliqué Martin Ladouceur, ingénieur forestier.
Le problème du petit bois
Trouver de nouveaux marchés pour cette catégorie est un autre sujet mentionné à plusieurs reprises lors de cette Assemblée générale. Beaucoup d’attente pèse sur l’événement Savoir Affaires Beauce, qui aura lieu en mai. Cette mise en commun des investisseurs, des universitaires et des producteurs du milieu forestier à Saint-Georges souhaite arriver à des solutions innovantes pour un marché de remplacement du quatre pieds. «Chaque fois que le conseil d’administration se rencontre, on parle de la recherche de nouveaux marchés», a dit Éric Cliche, président de l’APBB.
À titre d’exemple un producteur a mentionné que des usines aux États-Unis se préparent à fabriquer des boîtes rigides pour la livraison par drone.
Bois de sciage
Contrairement au bois à pâte, le rôle que l’APBB tient dans le bois de sciage est moindre. L’Association ne délivre pas de contingents, mais accompagne les producteurs qui le veulent.
Les prix pour cette matière première ont fait du surplace en 2017, mais la proportion de l’approvisionnement des forêts privées de la Beauce aux scieries du Québec a augmenté de 19% en 2017. L’unique diminution a eu lieu chez Clermont Hamel de Saint-Éphrem-de-Beauce. «Est-ce que les producteurs ont perdu des parts de marché? Ça ne semble pas être le cas», a dit Yvon Veilleux, technicien forestier et responsable de la mise en marché.
Le voisin du sud
Dans un autre ordre d’idée, un problème majeur de l’écoulement des copeaux a eu pour effet de diminuer drastiquement le prix à la tonne. Certaines scieries ont même été obligées de signer des contrats à 50$ la tonne, du jamais vu. «Préparez-vous à des demandes sur des spécifications différentes dans les prochaines années. Les scieries veulent trouver une niche», a commenté M. Veilleux, à propos du marché du bois de sciage de la région.
La mise en chantier des maisons aux États-Unis affiche un résultat moyen. Il n’a pas atteint les deux millions d’unités espérées. Cependant, une bonne partie des exportateurs ont pu refiler les droits de douane, confirmés cet automne par le Département du commerce, au consommateur. Il est incertain que cette situation perdure dû à l’augmentation de la construction de scieries dans le sud des États-Unis, dont la plupart seront en opération en 2019.
Services forestiers
La Loi concernant la conservation des milieux humides et hydriques apportera de nombreuses restrictions dans les travaux sylvicoles. Les conseillers forestiers seront formés dès le mois de juin 2018, afin d’être en mesure d’accompagner les propriétaires sur les travaux possibles ou sur la nécessité de demander un Certificat d’autorisation. Les modalités précises seront définies dans un règlement du ministère de l’Environnement, cet automne.
Les allocutions ont été présentées pour la première fois en direct sur la page Facebook de l’APBB.
Pour consulter le Rapport-annuel-2017-APBB.
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