Les candidats débattent sur l’avenir de l’agriculture
Dans le cadre de la campagne électorale fédérale, un débat à saveur agricole s’est déroulé le 14 octobre au Club de golf de Beauceville.
L’événement était organisé par les syndicats locaux de Beauce-Sartigan, Robert-Cliche et Nouvelle-Beauce, au sein de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Chaudière-Appalaches.
Les candidats Josiane Fortin (Parti vert), Richard Lehoux (Parti conservateur), Guillaume Rodrigue (Bloc Québécois) et Adam Veilleux (Parti libéral) ont accepté de participer au débat.
Avant la tenue de l’événement, l’UPA a déploré l’absence de Maxime Bernier, député sortant et chef du Parti populaire du Canada (PPC). Ses positions sont vivement contestées par certains agriculteurs.
Gestion de l’offre
Tous les candidats se sont engagés à protéger la gestion de l’offre, un concept touchant les producteurs laitiers, de volaille et d’œufs.
Adam Veilleux a mentionné que les brèches dans ce programme, reliées notamment à l’Accord de partenariat transpacifique, ont été acceptées sous la direction du Parti conservateur.
«Face à Donald Trump, on s’est tenu debout pendant 18 mois lors des renégociations pour l’ALENA. Les conservateurs martelaient chaque semaine qu’on devait signer un accord au plus vite», affirme-t-il.
Richard Lehoux a répliqué qu’en 2015, les libéraux avaient promis des compensations de 4,3 G$ aux producteurs agricoles touchées par la signature de différents accords commerciaux.
«On est rendu à 1,7 G$ sur sept ans. Ce n’est pas du tout la même perspective», croit celui-ci.
Josiane Fortin plaidait l’implantation des normes canadiennes pour l’ensemble des produits importés au pays. «Les surplus des quotas devraient être vendus aux gens du voisinage. On doit favoriser l’agriculture locale et à petite échelle», dit-elle.
«Le Bloc Québécois a déposé deux motions pour protéger la gestion de l’offre. Elles ont été acceptées par tous les partis. La prochaine fois, on présentera un projet de loi pour interdire toute forme de brèche dans la gestion de l’offre», d’ajouter Guillaume Drouin.
Chine et main-d’oeuvre
Sur les différends commerciaux avec la Chine, Josiane Fortin prône la réduction du tiers des importations pour favoriser l’agriculture locale. Les autres candidats misent plutôt sur la poursuite des négociations.
Au niveau de la main-d’œuvre étrangère, tous se sont entendus sur l’assouplissement des règles d’intégration. Adam Veilleux a même demandé la création d’une «zone d’urgence» en Beauce, pour contrer rapidement la pénurie de main-d’oeuvre.
À un acériculteur se plaignant du manque de soutien politique envers cette industrie, les candidats souhaitaient en apprendre davantage auprès des producteurs pour faire cheminer le dossier à Ottawa.
Pendant la soirée, Richard Lehoux a souvent rappelé sa compréhension des problèmes agricoles, lui-même étant un ancien producteur laitier. Admettant ses faibles connaissances en agriculture, Guillaume Rodrigue a promis d’écouter toutes les doléances des producteurs s’il est élu le 21 octobre.
Le débat complet peut être visionné ici.