Le printemps froid retarde la croissance dans les champs
Le long hiver a laissé des séquelles sur les terres agricoles en Chaudière-Appalaches. En y ajoutant un printemps plus froid qu’à l’habitude, des producteurs doivent composer avec un important retard de croissance dans leurs plants.
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Propriétaire de la Ferme Réal Roy et fils à Saint-Georges, Marquis Roy possède 360 vaches, dont 160 en lactation. Sur son terrain de 600 acres, celui-ci sème du maïs fourragé (20 %) pour son cheptel, le reste (80 %) étant du foin vendu à d’autres producteurs afin qu’ils nourrissent leurs animaux.
«On a eu au moins deux semaines de retard sur l’ensemencement. Il y avait encore des gelées dans les champs et de la neige sur le bord des clôtures. Après ça, le froid et la pluie sont arrivés. Ça prend au moins trois jours de chaleur et sans pluie pour que ça sorte de terre», dit M. Roy.
Normalement, il est capable de réaliser sa première coupe au début juin. Lors de la visite du journal le 21 mai, aucune pousse n’avait encore traversé le sol. «À ce moment-là, le maïs devrait déjà mesurer de cinq à six pouces», mentionne Marquis Roy.
Au-delà du long hiver et froid printemps, la sécheresse de l’été 2018 a causé de gros dommages sur certaines terres selon M. Roy.
«Je n’ai pas réussi à faire ma dernière coupe au complet (la quatrième) à la fin septembre. Aujourd’hui, j’ai environ 15 % de ma terre qui est brûlée. J’ai rensemencé, mais ça va être difficile de faire pousser quelque chose là-dessus cette année», affirme-t-il.
Forte demande ailleurs
Marquis Roy espère qu’il pourra réaliser sa première coupe de maïs et foin au plus tard à la mi-juin. Possédant des réserves dans ses silos provenant de la saison précédente, ce dernier a reçu de nombreuses demandes pour l’achat de foin venant d’autres régions.
«J’ai vendu à des producteurs au Bas-Saint-Laurent et Saguenay-Lac-Saint-Jean, où il y a une grosse pénurie de foin pour nourrir les vaches laitières. J’ai même vendu du foin aux États-Unis à Boston, Jacksonville et dans le Vermont», explique M. Roy.
Cette pénurie affecterait particulièrement les propriétaires d’écuries (voir autre texte). «On peut planifier plein de choses, mais c’est impossible de contrôler la météo. Là-dessus, aucune région n’est pareil. Il faut vivre avec ça», mentionne Marquis Roy.
Selon Environnement Canada, le mercure moyen en mai est de 11 degrés dans la majorité des secteurs de Chaudière-Appalaches. Du 1er au 21 mai 2019, cette donnée était de sept degrés. Sept mercures minimaux ont aussi descendu sous le point de congélation, selon la station météo de Beauceville.