On a mis quelqu’un au monde…
SCOTT. C’est sous le thème « J’aimerais vous dire… » que les directeurs de la protection de la jeunesse (DPJ) ont présenté leur 19e bilan annuel, le mardi 14 juin dernier, à La Cache à Maxime de Scott. La thématique vient souligner l’importance de donner la parole aux enfants et aux adolescents afin que tout un chacun participe positivement à leur développement.
Les DPJ régionales sont responsables d’intervenir lorsque la sécurité et le développement d’un enfant sont compromis. Selon Catherine Lemay, directrice de la protection de la jeunesse du Québec, effectuer un bilan annuel est une excellente manière de souligner les bons coups de la dernière année, tout en réalisant le travail qu’il reste à accomplir.
« J’ai l’impression d’être dans une course contre la montre. […] La société évolue, les besoins évoluent. Il y a une cathédrale à bâtir et on a commencé à poser les pierres », a-t-elle imagé, désireuse que « le bon service soit donné en temps opportun ».
« Les enfants, c’est pour ça qu’on fait notre travail. Les difficultés scolaires ou les problèmes de comportement cachent souvent une souffrance qui devrait tous nous alerter. Les enfants et les jeunes connaissent leurs besoins. À nous de les écouter. […] Tout doit être en place pour que leur cœur, leur corps et leur esprit atteignent leur plein potentiel », a commenté à son tour Caroline Brown, directrice de la protection de la jeunesse du CISSS de Chaudière-Appalaches.
Quelques chiffres
Brièvement, la DPJ de Chaudière-Appalaches a traité 7607 signalements au cours de la dernière année, ce qui représente une augmentation de 14,1 %. Les signalements proviennent majoritairement des employés d’organismes publics (40 %), mais le milieu scolaire (20,6 %), le milieu familial (15,1 %), le milieu policier (14,9 %) et la communauté (9,4 %) ont également eu leur rôle à jouer. Sur les 1643 enfants qui ont été pris en charge, 57,5 % ont pu demeurer dans leur milieu familial.
À l’échelle provinciale, les DPJ ont enregistré 132 632 signalements, soit une augmentation de 12,5 % comparativement à l’an dernier. Selon Mme Lemay, les années difficiles de la pandémie, particulièrement pour les familles vulnérables, pourraient expliquer cette hausse. Toutefois, Patrick Corriveau, directeur de la protection de la jeunesse du CIUSSS de la Capitale-Nationale, devine que les statistiques ont été encouragées par la forte conscientisation collective à l’importance de dénoncer. En d’autres mots, il n’y aurait peut-être pas davantage de cas de négligence ou de violence (par exemple), mais l’organisation serait désormais mieux informée de ces situations.
Mentionnons qu’à cette heure, le délai d’attente entre un signalement et un premier contact est en moyenne de 24 jours (sauf dans les situations d’urgence). Le nombre d’évaluateurs dans la région aurait augmenté dans les douze derniers mois.