Ferme Miblou: une grange transformée en mini-aréna
HOCKEY. >Combien d’entre vous avez déjà rêvé de concevoir, à l’arrière de votre propriété, une patinoire qui permettrait à vos enfants de pratiquer leur sport favori à proximité de la maison et en toute sécurité ?
Pour Michel Blouin de Saint-Camille, ce rêve est devenu réalité il y a trois ans alors qu’il aménageait une patinoire de 40 pieds par 80 dans une étable à stabulation libre qui, auparavant, abritait une partie de son troupeau laitier.
Pour des raisons de santé, M. Blouin avait vendu son troupeau laitier et cherchait une utilité pour ce bâtiment. «Quand on est jeune, on a tous l’idée d’avoir une patinoire chez nous, surtout quand on aime le hockey. Je voulais faire de quoi pour mes gars qui aiment ce sport, mais comme j’avais des animaux avant, ce n’était pas possible. Après avoir vendu mon troupeau et le quota, je me suis dit pourquoi pas, mais comment faire cela ?», signale-t-il d’emblée.
C’est en cherchant sur internet qu’il a trouvé une annonce de bandes à vendre à Québec. L’annonceur était le contracteur embauché pour démolir l’ancien aréna Gilles-Tremblay. «Je suis allé le voir et je lui ai fait un prix. Il l’a accepté en me disant toutefois que je disposais de deux jours pour tout démonter», mentionne M. Blouin.
Pour la modique somme de 2 500 $, il a acheté les bandes, baies vitrées, poteaux et le plastique recouvrant les bandes, les tapis, les bancs et équipements des chambres de joueurs, sans oublier le tableau indicateur, le tableau annonçant les punitions et l’équipement électronique se trouvant au banc des chronométreurs, matériel qui se serait retrouvé au dépotoir. Il a toutefois dû acheter des buts.
Après avoir installé sa patinoire, il a appris les rudiments du glaçage. La surface de jeu est sur fond de gravier. «Au début, j’arrose la surface à l’aide d’un simple boyau d’arrosage. Cela prend plusieurs heures chaque jour pour obtenir l’épaisseur minimale requise. Ensuite, je sors ma zamboni et tout se fait rapidement», poursuit-il.
Ingénieux, Michel Blouin a conçu une «zamboni maison» à partir d’un VTT auquel il a ajouté, à l’arrière, une surfaceuse manuelle. Des réservoirs de plastique contenant de l’eau chaude complètent l’équipement qui, selon M. Blouin, lui permet d’obtenir une glace d’aussi belle qualité que les arénas de Sainte-Justine ou Lac-Etchemin par exemple.
Un beau terrain de jeu
Ces efforts ont permis à Michel Blouin d’offrir à ses fils, Anthony, 11 ans et Maxime, 13 ans, un terrain de jeux dont ils profitent presque chaque soir, au retour de l’école, ainsi que les week-ends. Les deux jeunes hockeyeurs évoluent au sein des formations Pee-Wee et Bantam des Castors de Pro-Lac et assez régulièrement, leurs coéquipiers se rendent sur place pour s’y amuse en dehors des heures de pratiques ou de matches de leurs équipes respectives.
«Les deux dernières années, on a arrêté de jouer à la mi-avril car les conditions climatiques le permettaient. À la fin, on tient un petit tournoi avec des équipes restreintes (3 contre 3) et on termine cela avec un party pizza pour les jeunes et les parents. Tout le monde a du plaisir», mentionne M. Blouin qui ajoute que selon les conditions climatiques, les enfants de l’école Arc-en-Ciel de Saint-Camille viennent y jouer à l’occasion, quand l’état de la patinoire municipale ne le permet pas.
Agrandissement possible
Pour l’avenir, Michel Blouin rêve d’ajouter 40 pieds à sa patinoire qui aurait donc une superficie de 40 pieds X 120, soit l’équivalent d’une demi-patinoire conventionnelle. «C’est certain que dès que je ferai cela, je vais couler un plancher de béton qui permettra à mes enfants et leurs amis de jouer à cet endroit 12 mois par année ou presque, que ce soit au hockey l’hiver ou au deck-hockey le reste du temps. Les lignes seront peintes en permanence sur le ciment et il ne restera qu’à ajouter l’eau par-dessus», mentionne-t-il en ajoutant qu’il ne savait pas encore quand ce projet se réalisera.
Entretemps, Anthony et Maxime profitent pleinement des installations conçues par leur père et sont loin de s’en plaindre. «Leur patin s’est amélioré, car ils y vont presqu’à tous les jours, à raison de 60 à 90 minutes chaque fois. Dès qu’ils arrivent de l’école, ils s’en viennent ici tout de suite. Ils pratiquent leur jeu de base ensemble, développent leurs habiletés et font de l’exercice en masse.»
(Photos : Serge Lamontagne – La Voix du Sud)