Quelques arpents d’artistes

ARTS. On connaît davantage les artistes comme des créatures urbaines. Ils puisent leur inspiration dans le vrombissement des grands centres, mais qu’est-ce qui en est des irréductibles artistes ruraux?

Beauce Média a rencontré une poignée d’artistes lors du Grand Rendez-Vous des arts en Chaudière-Appalaches afin de connaître davantage leur quotidien et ce qui les ont poussés à choisir la région plutôt que la ville. Voici le premier portrait de cette série.

Pourquoi choisir Sainte-Marie?

Amélie Lamontagne, jeune artiste récemment diplômée en arts plastiques à l’Université du Québec à Trois-Rivières et mère monoparentale de deux enfants, a choisi Sainte-Marie pour se rapprocher de sa famille. «J’ai besoin d’eux pour m’épauler. Ma sœur et ma mère m’aident beaucoup», confie-t-elle, d’une voix émue. «Son cocon familial» récupère les noyaux de fruits et la vaisselle brisée comme matériau pour son art. «Ça l’a un sens pour moi d’intégrer ces objets et de partager mes créations avec les gens que j’aime.»

Comment est l’accès à la culture en région?

«Il y a du chemin à faire pour se rapprocher des gens. Seul 4% de la population de la ville a visité la Galerie d’art de Sainte-Marie. Ce n’est pas beaucoup», répond Amélie Lamontagne. «Il faut apporter l’art là où les gens n’ont pas le choix d’aller plutôt qu’une Galerie où les gens n’ont pas le temps d’aller.» L’artiste a plusieurs idées en tête pour rapprocher l’art des gens. «J’ai pensé proposer mes sculptures de noyaux de fruits dans des endroits qui m’inspirent à manger des fruits comme Les Pères Nature ou le IGA Veilleux», dit-elle avec humour.

Comment vivre de son art?

L’héritage de son père a permis à Amélie de pallier l’absence de revenus de son art, mais ses économies se sont taries. Avec deux enfants sous les bras, elle a décidé de mettre de côté la création à l’été 2017 au profit d’un emploi à temps plein. «Je vais me structurer pour revenir en force à l’automne. Je dois m’occuper de mes enfants. C’est aussi eux qui me donnent de l’inspiration», dit Amélie.

Qu’est-ce qui te passionne dans l’art?

«La quête de vérité, c’est ce que je recherche. Certains matériaux nous permettent de l’atteindre plus que d’autres. La broderie, par exemple, me rapproche des personnes plus âgées. J’aime les gens comme Louisette Sylvain au Cercle des fermières de Sainte-Marie qui m’aide à aller plus loin dans mon travail», décrit Amélie Lamontagne.