Enjeux identifiés et moyens insuffisants pour les agriculteurs
L’Union des producteurs agricoles (UPA) estime que le budget fédéral des libéraux, présenté le 19 mars à Ottawa, s’intéresse à des sujets importants sans utiliser les moyens nécessaires pour régler les problèmes.
À lire aussi : «Les libéraux achètent des votes qui endetteront nos enfants» – Maxime Bernier
Les compensations de 3,9 G$ annoncés pour les producteurs sous gestion de l’offre (lait, œufs, volaille) ne couvriraient pas entièrement les pertes encourues par les signatures de l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne, et l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP).
«Le budget identifie aussi des enjeux importants, comme les projets axés sur les produits locaux, la lutte contre la fraude alimentaire, l’accueil des travailleurs étrangers temporaires et une vigilance accrue au chapitre de la peste porcine africaine. Les budgets consacrés à ces mesures sont toutefois modestes», dit Marcel Groleau, président général de l’UPA.
James Allen, président de l’UPA Chaudière-Appalaches, est également réservé quant aux annonces agricoles dans ce budget.
«Même pour la gestion de l’offre, on a encore beaucoup de questions sur la future formule de compensations. La peste porcine, on le sait que c’est du concret, car il suffira d’ajouter des services aux douanes pour faire les vérifications», mentionne-t-il.
Diminution des dépenses
L’UPA rappelle que les dépenses budgétaires canadiennes en agriculture sont passées de 5,3 G$ en 2003-2004 à 2,5 G$ en 2019-2020, soit une baisse de 53 %. Avec quatre cents par 100 $ de revenus agricoles, les agriculteurs canadiens sont moins soutenus par l’État que ceux des États-Unis (huit cents) et de l’Union européenne (18 cents).
«En quatre ans au pouvoir, c’est la première fois que les libéraux s’intéressent aux problèmes des agriculteurs. C’est un budget électoraliste. L’histoire de mettre Internet haute vitesse partout au pays, on l’a déjà entendu et ça ne s’est jamais fait. Plusieurs agriculteurs ne peuvent pas faire évoluer leur entreprise à cause de cela. En 2019, ça n’a pas d’allure», pense James Allen.