Rousek joue les héros et les Americans battent le Rocket 2-1 en prolongation

LAVAL — S’incliner par un but est souvent signe d’une défaite honorable, mais certaines circonstances viennent parfois rendre le résultat final très difficile à digérer.

Lukas Rousek a joué les héros en prolongation et les Americans de Rochester ont vaincu le Rocket de Laval 2-1, mercredi soir, à la Place Bell.

Après avoir maintenu la possession de la rondelle pendant plus de deux minutes, les Americans (8-5-2) ont vu leurs adversaires tenter une attaque à leur tour. Logan Mailloux a toutefois commis un revirement à la ligne bleue, permettant à Rousek de s’échapper et de déjouer Jakub Dobes entre les jambières.

Sensationnel pendant tout le match, le gardien du Rocket estimait qu’une pénalité aurait dû être décernée à Rousek sur ce jeu, parce qu’il a fait chuter Mailloux en le poussant. Mais ce n’était que la goutte qui a fait déborder le vase.

À mi-chemin en première période, Sean Farrell croyait avoir donné les devants au Rocket (12-2-1) lorsqu’il a sauté sur un disque libre dans le demi-cercle. L’arbitre Tomas Hacaperka a cependant fait signe qu’il n’y avait pas de but avant d’indiquer aux joueurs qu’il vérifierait la reprise vidéo.

Ce qui était révisé, le contact de Jared Davidson à l’endroit du gardien Devon Levi, a été vu par des milliers de personnes au tableau indicateur et à la télévision, mais pas sur la tablette des arbitres, qui ne fonctionnait tout simplement pas. Après une très longue interruption, les arbitres ont finalement décidé que le but était refusé.

Dobes a demandé des explications à Hacaperka, un autre Tchèque, mais en vain.

«Je ne comprends pas certaines personnes qui font partie de cette ligue. Il est derrière le filet. Il se fie à la tablette et il blâme la tablette. C’est un problème dans notre société, nous nous fions beaucoup trop à la technologie. Il est directement là. Je voulais lui parler, mais ça ne l’intéressait pas. J’aurais aimé qu’il fasse un homme de lui et qu’il accorde le but parce que c’est le bon appel», a mentionné le gardien du Rocket.

Visiblement, l’entraîneur-chef Pascal Vincent a dû se contenter du même silence.

«Je n’ai pas vraiment eu d’explications. Tout ce que nous nous sommes fait dire, c’est que la diffusion ne fonctionnait pas, a-t-il exprimé. Nous allons faire une petite recherche là-dessus pour savoir ce qui se passe parce que c’est un but important dans le match. Nous allons poser des questions. Le but était bon, nous l’avons vu sur notre propre tablette.»

Même si ce ne fut pas de la façon la plus convaincante, il s’agissait d’une petite vengeance pour les Americans, qui avaient subi deux revers à domicile aux mains du club-école du Canadien de Montréal, la semaine dernière.

Dans le camp du Rocket, ce match échevelé a offert un bon spectacle aux partisans, mais il a légèrement fait contraste avec celui entre les deux clubs, samedi. À ce moment, les Lavallois avaient réussi à ralentir le style de jeu très offensif des Americans, surtout en troisième période.

«Ce n’est pas notre façon de jouer, mais nous devons nous ajuster à ça. Nous l’avions bien fait à Rochester. Notre attaque venait de notre jeu défensif. Nous étions capables de tuer leurs jeux, mais ce soir, nous avons commis quelques petites erreurs. La beauté de la chose, c’est que nous pouvons régler tout ça», a analysé Vincent.

Florian Xhekaj a fait mouche pour le Rocket, qui a encaissé une première défaite devant ses partisans cette saison (6-0-1). Dobes a conclu la rencontre avec 37 arrêts, dont plusieurs beaux, et il a été nommé la première étoile.

«’Doby’ nous a tenus dans le match. Je ne peux pas en dire assez sur lui, il se bat pour toutes les rondelles. Nous avons grandement confiance en lui», a dit le défenseur Tyler Wotherspoon.

Rafaël Harvey-Pinard a disputé une première partie cette saison, après avoir été prêté par le Tricolore mardi matin. L’attaquant de 25 ans s’est fracturé la jambe droite en juillet et il a subi une intervention chirurgicale qui l’a tenu à l’écart du jeu.

«Ça n’a pas été parfait, mais de pouvoir jouer un match de la sorte, ça fait du bien mentalement et physiquement, a noté Harvey-Pinard. Il y avait beaucoup d’intensité et c’est bon pour retrouver le cardio et les jambes.»

Brett Murray a également touché la cible pour les joueurs de Mike Leone, qui ont mis fin à leur séquence de quatre revers. Récemment rétrogradé dans la Ligue américaine de hockey, Levi n’a alloué qu’un but en 26 lancers.

Le Rocket reprendra l’action vendredi soir, alors que les Senators de Belleville seront de passage à Laval pour le premier duel d’une courte série aller-retour.

Duel très serré devant le filet

Les hommes de Vincent ont connu un bon début de match et ils ont obtenu les premières vraies occasions de marquer.

Joshua Roy n’a d’abord pas complété la mise en scène de Brandon Gignac et Farrell a vu son tir donner contre le poteau à la droite de Levi. Farrell n’était pas au bout de ses peines quelques minutes plus tard, lorsqu’il a été privé de son premier but cette saison.

Le Rocket s’est toutefois bien repris en désavantage numérique, quand Xavier Simoneau a intercepté une entrée de zone des Americans. Il a lancé Xhekaj en échappée et ce dernier a fait mouche.

Les réjouissances n’ont duré que 45 secondes. Encore en avantage numérique, les visiteurs ont répliqué quand la passe de Murray a touché le patin droit de William Trudeau avant de déjouer Dobes.

Les Lavallois ont mis du temps à se mettre en marche en deuxième période, mais Dobes a fermé la porte. Quelques minutes plus tard, lors d’une séquence endiablée, c’est Levi qui n’a rien donné à Vincent Arseneau, Trudeau, Gustav Lindstrom et Harvey-Pinard, et lors d’un long désavantage numérique de deux joueurs.

Les deux gardiens ont continué à mettre leur empreinte sur ce match en se signalant de façon spectaculaire devant un joueur laissé libre devant le filet.

En fin de deuxième période, Anton Wahlberg a accepté la passe de Konsta Helenius, mais Dobes a sorti la jambière gauche. Au début du dernier tiers, Levi a utilisé la même pièce d’équipement pour frustrer Xhekaj, qui venait de recevoir une remise de Roy.

Aucune équipe n’a pu prendre les devants avant la fin du temps réglementaire, mettant la table pour le but de Rousek en prolongation.