Des frappes israéliennes ont tué au moins 52 personnes au Liban

Israël a lancé vendredi des dizaines de frappes aériennes intensives sur des villages agricoles du nord-est du Liban, tuant au moins 52 personnes et en blessant des dizaines d’autres, a rapporté le ministère libanais de la Santé.

Dans le centre de Gaza, les Palestiniens ont récupéré les corps de 25 personnes tuées dans une série d’attaques aériennes israéliennes qui ont commencé jeudi, ont indiqué des responsables hospitaliers.

Les dernières violences surviennent dans le contexte d’une nouvelle poussée diplomatique de l’administration du président américain Joe Biden, quelques jours avant l’élection présidentielle, pour parvenir à des accords de cessez-le-feu temporaires.

Les services d’urgence israéliens ont déclaré que sept personnes avaient été blessées avant l’aube samedi lors d’une attaque dans la ville centrale de Tira. Trois projectiles sont entrés en Israël depuis le Liban, a indiqué l’armée israélienne, et certains ont été interceptés.

L’organisme Magen David Adom a affirmé que deux des blessés étaient dans un état modéré à la suite de l’attaque, et que les autres avaient des blessures plus légères. Une photo publiée par le service montre des dégâts sur ce qui semble être un immeuble d’appartements.

Israël a intensifié son offensive contre les combattants du Hamas qui restent à Gaza, pulvérisant des zones dans le nord et faisant craindre une aggravation des conditions humanitaires pour les civils qui y sont encore.

Au Liban, Israël a élargi ses frappes ces dernières semaines à des centres urbains plus importants, comme la ville de Baalbek, qui abrite 80 000 personnes, après avoir initialement ciblé de plus petits villages frontaliers dans le sud, où le Hezbollah mène des opérations.

Le Hezbollah, soutenu par l’Iran, est à la fois un parti politique majeur et un fournisseur de services sociaux au Liban.

Le Hezbollah a commencé à tirer des roquettes, des drones et des missiles depuis le Liban vers Israël en solidarité avec le Hamas immédiatement après l’attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza. Les combats transfrontaliers qui durent depuis un an ont dégénéré en guerre ouverte le 1er octobre, lorsque les forces israéliennes ont lancé une invasion terrestre du sud du Liban pour la première fois depuis 2006.

Dans la plainte de la Bekaa, au Liban, où de petits villages, des oliveraies et des vignobles nichés entre les chaînes de montagnes du pays avaient été largement épargnés par les bombardements israéliens jusqu’à récemment, Israël a mené une série de frappes aériennes lourdes vendredi, tuant au moins 52 personnes, forçant davantage de familles à fuir avec tout ce qu’elles pouvaient porter.

L’intensification des frappes aériennes israéliennes sur et autour de la ville de Baalbek, au nord-est du pays, après qu’Israël a émis des avertissements d’évacuation, a poussé 60 000 personnes à fuir, vidant les villages voisins, a déclaré Hussein Haj Hassan, un député libanais représentant la région.

Au Liban, les sauveteurs recherchaient des survivants après que des frappes aériennes ont tué neuf personnes et détruit un bâtiment qui abritait 20 personnes dans la ville de Younine. De nouvelles frappes israéliennes ont tué 12 personnes dans la ville d’Amhaz et 31 autres dans au moins une douzaine de villages du nord-est du Liban, portant le bilan total à 52 morts, a précisé le ministère de la Santé. Les bombardements ont fait 72 blessés, a ajouté le ministère.

Israël n’a pas fait de commentaire immédiat sur ces frappes meurtrières.

Frappes sur Dahieh

Dans la capitale libanaise, des avions israéliens ont bombardé la banlieue sud de Dahieh pendant la nuit et tôt vendredi pour la première fois en quatre jours, semant la panique après une rare accalmie. L’armée israélienne, qui a demandé aux habitants d’évacuer au moins neuf endroits de Dahieh, a déclaré avoir frappé des sites de fabrication d’armes et des centres de commandement du Hezbollah.

Aucune victime n’a été signalée à Dahieh, où la crainte de bombardements israéliens provoque un exode des habitants chaque nuit.

Depuis le début du conflit entre Israël et le Hezbollah en 2023, plus de 2897 personnes ont été tuées et 13 150 blessées au Liban, rapporte le ministère de la Santé, sans compter le bilan de vendredi. Les autorités sanitaires affirment qu’un quart des personnes tuées étaient des femmes et des enfants.

Dans l’ensemble, les agences des Nations unies estiment que l’invasion terrestre et les bombardements du Liban par Israël ont déplacé 1,4 million de personnes. Les habitants des communautés du nord d’Israël près du Liban, soit environ 60 000 personnes, sont également déplacés depuis plus d’un an.

Le Hezbollah a continué à tirer des roquettes sur le nord d’Israël, des projectiles lancés depuis le Liban jeudi s’étant écrasés dans des zones agricoles et tuant sept personnes, dont quatre ouvriers agricoles thaïlandais.

Israël a également poursuivi ses bombardements sur Gaza vendredi, où une série de frappes aériennes a touché le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de Gaza, tuant au moins 21 Palestiniens, dont un enfant de 18 mois et sa sœur de 10 ans, selon les responsables de la santé de l’hôpital des martyrs d’Al-Aqsa, situé à proximité.

Pas de cessez-le-feu en vue

Alors que les diplomates américains quittaient la région après une série de réunions avec des responsables israéliens, il n’y avait aucun signe d’avancée vers un cessez-le-feu au Liban ou à Gaza.

Vendredi, le Hamas a réitéré ses demandes de longue date pour un cessez-le-feu permanent et un retrait israélien complet de Gaza, affirmant qu’Israël n’avait proposé qu’une pause temporaire dans la guerre et une augmentation des livraisons d’aide lors des dernières négociations. Israël n’a pas fait de commentaire immédiat.

«Les propositions ne répondent pas aux besoins globaux du peuple palestinien en termes de sécurité, de stabilité, de secours et de reconstruction», a déclaré Bassem Naem, haut responsable du Hamas, s’exprimant d’abord sur la chaîne de télévision Al Aqsa, gérée par le Hamas, avant de confirmer la position du groupe à l’Associated Press.

La guerre d’Israël à Gaza a tué plus de 43 000 Palestiniens depuis le 7 octobre 2023, date à laquelle les militants du Hamas ont tué environ 1200 personnes en Israël et ramené quelque 250 otages à Gaza.

Les responsables de la santé à l’intérieur de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas ne font pas de distinction entre les civils et les combattants, mais affirment que plus de la moitié des morts dans l’enclave sont des femmes et des enfants.