Procès de Marco Rodrigue: la Défense termine sa preuve

JUSTICE. La dernière semaine a été consacrée à la présentation de la preuve de la défense lors du procès de Marco Rodrigue, notamment accusé de tentative de meurtre contre la policière de la Sûreté du Québec, Catherine Giroux, en août 2021 sur l’autoroute 73 à Sainte-Marie.

L’avocat de Rodrigue, Me Samuel Kozak, a fait entendre huit témoins lors de la présentation de sa preuve. À travers les témoignages, la Défense a voulu faire ressortir la différence entre la description du suspect à certains moments et l’apparence de son client. « Le suspect avait été décrit comme ayant les cheveux châtains et longs et ayant environ 25 à 30 ans, alors que l’accusé a 50-60 ans et une couronne de cheveux », a notamment lancé Me Kozak.

Celui-ci a également demandé à obtenir tous les passages de l’enregistrement des ondes de communication des policiers du jour de l’événement faisant référence à un autre suspect qui correspond à cette description.

La Couronne, représentée par Me Annik Arbour, s’est opposée, arguant que cela s’apparentait à « une partie de pêche ». Le juge Louis Dionne a donné raison en partie seulement à Me Kozak en ordonnant que seuls les passages provenant de la preuve de la Poursuite soient transmis à la Défense.

Auparavant, l’enquêteur qui était chargé du dossier, Stéphane Bernier, a été questionné par Me Kozak. Au cours de son témoignage, il a expliqué quel était son rôle et comment était la situation à son arrivée au poste de Sainte-Marie. « Je suis arrivé vers 10 h. C’était le branle-bas de combat. Je n’avais jamais vu cela de ma carrière », a-t-il indiqué, précisant s’être assis et avoir écouté les agents sur place. « Je me souviens d’avoir entendu plusieurs hypothèses de suspects connus des policiers, mais pour moi, cela ne se basait sur rien », a-t-il relaté.

L’enquêteur s’occupe entre autres de coordonner des rencontres avec les témoins de l’événement. L’une d’entre elles décrit l’homme qui a tiré sur la policière comme étant chauve et qu’il devait avoir aux alentours de 25 à 30 ans. Elle ajoute que son amie trouvait qu’il avait l’air « coké ».

C’est vers le milieu de l’après-midi qu’il demande où en est rendue l’enquête. Puis, il demande à sa collègue Stéphanie Savoie de répertorier les différentes combinaisons de plaques d’immatriculation commençant par les cinq premiers caractères identifiés par l’agente Giroux. « Il n’y avait que 18 combinaisons possibles et seulement deux étaient répertoriées dans la région », a affirmé l’enquêteur.

Après certaines vérifications, l’enquête s’est resserrée sur Marco Rodrigue. « -Nous avons obtenu son numéro de téléphone, ce qui nous a permis de le localiser et de l’arrêter.

Rappelons que la Poursuite a présenté sa preuve la semaine précédente. Cela incluait notamment l’interrogatoire de Rodrigue qui a eu lieu quelques heures après son arrestation. Il a notamment déclaré qu’il était « écœuré de se faire voler par le gouvernement ». Il a aussi mentionné aux policiers qu’il avait des carabines dans sa voiture pour « se défendre de certaines personnes qui travaillent au gouvernement ».

Au moment de mettre sous presse, il n’était pas possible de résumer la journée de vendredi. Le procès se poursuit cette semaine au Palais de Justice de Saint-Joseph.