Des parachutistes néerlandais soulignent les 80 ans de l’opération Market Garden
Des centaines de parachutistes ont sauté d’un ciel presque sans nuages au-dessus des Pays-Bas samedi pour célébrer le 80e anniversaire de l’opération Market Garden, l’une des missions les plus audacieuses, mais ayant ultimement échoué, de la Seconde Guerre mondiale.
Des parachutistes de la brigade aéromobile néerlandaise et de 12 autres pays de l’OTAN ont participé à une série de sauts au-dessus de la lande de Ginkel, sous le regard d’un petit groupe de vétérans de la Seconde Guerre mondiale et d’environ 60 000 spectateurs.
Le maire local, René Verhulst, a rappelé que la lande est le lieu «où, il y a 80 ans, le courage, le sacrifice et l’espoir se sont réunis sous la forme des débarquements aéroportés pendant l’opération Market Garden. Aujourd’hui, nous commémorons les jeunes soldats courageux qui ont risqué et parfois donné leur vie pour notre liberté».
L’un des soldats impliqués, Geoff Roberts, 99 ans, faisait partie des 12 vétérans de la Seconde Guerre mondiale présents lors de la journée de commémoration.
Pour l’opération Market Garden, il est arrivé dans le village voisin de Wolfheze un jour avant les parachutages massifs à Ginkel Heath en septembre 1944.
«J’ai atterri à Wolfheze avec un planeur et notre tâche était de capturer cette zone pour que les renforts arrivent le lendemain», s’est rappelé M. Roberts.
Il a noté que les arrivées ont été retardées par le mauvais temps et qu’au moment où les parachutistes sont arrivés, «la zone de largage commençait à devenir un peu agitée», car les forces allemandes avaient commencé à riposter.
Après des jours de combats acharnés, il a été fait prisonnier et envoyé travailler dans une mine de charbon en Tchécoslovaquie. Il avait 20 ans lorsqu’il est rentré chez lui à la fin de la guerre.
L’opération Market Garden était un plan audacieux qui visait à reprendre des ponts et des routes stratégiques afin d’ouvrir la route aux Alliés vers la Ruhr, le cœur industriel de l’Allemagne, et mettre fin rapidement à la guerre.
L’opération consistait à parachuter près de 35 000 soldats derrière les lignes ennemies à l’aide d’une armada aérienne de planeurs et d’autres avions militaires. Mais la résistance acharnée des Allemands et les lignes d’approvisionnement étirées ont fait capoter le plan, les Alliés n’ayant pas réussi à tenir un pont clé sur le Rhin, à Arnhem, lors d’une bataille immortalisée dans le livre et le film de 1977 «Un pont trop loin».
Près de 11 500 soldats alliés sont morts au cours des neuf jours de l’opération, soit plus que lors du débarquement du jour J en France deux mois plus tôt.
Les bases de l’OTAN
La 1re division aéroportée britannique a mené l’assaut aérien. Des parachutistes des 101e et 82e divisions aéroportées de l’armée américaine et de la 1re brigade indépendante de parachutistes de Pologne ont également été déployés aux Pays-Bas.
Le général en chef des forces américaines en Europe, Christopher Cavoli, a déclaré à l’Associated Press que la manière dont ces pays se sont battus ensemble a jeté les bases de l’alliance de l’OTAN.
«C’est sur cet esprit que nous nous appuyons, n’est-ce pas? C’est l’esprit de cohésion qui imprègne l’alliance aujourd’hui», a souligné M. Cavoli.
«Les terribles événements des deux années précédentes ont rassemblé l’alliance, ce qui est exactement à quoi sert une alliance. Elle se rassemble dans les moments difficiles, a-t-il ajouté. Elle se rassemble et s’appuie sur les liens du passé. À une commémoration comme celle d’aujourd’hui, vous pouvez sentir l’esprit de ces liens bien vivant.»
Les sauts de samedi ont eu lieu un peu plus d’une semaine après qu’un petit village néerlandais, le premier à avoir été chassé l’occupation allemande, a commémoré sa libération. Alors que certaines parties du sud des Pays-Bas ont été reprises par les Alliés en 1944, les grandes villes et d’autres régions ont dû attendre des mois et endurer une famine hivernale avant que leur occupation ne prenne fin.