Springfield, centre d’un conflit sur l’immigration, annule son festival multiculturel

La ville de l’Ohio au centre d’une fureur politique aux États-Unis à propos des migrants haïtiens a annulé lundi sa célébration annuelle de la diversité culturelle, en réponse aux menaces violentes qui ont entraîné la fermeture d’écoles et de bureaux gouvernementaux au cours des derniers jours.

Le «CultureFest» de Springfield, qui célèbre annuellement la diversité, les arts et la culture, devait débuter le 27 septembre, mais il a été annulé cette année «à la lumière des menaces récentes et des problèmes de sécurité», a annoncé la Ville.

Le directeur de la Ville de Springfield, Bryan Heck, a dit regretter l’annulation de ce populaire événement, mais il explique que dans les circonstances, la sécurité des résidents et des visiteurs devait primer.

Springfield fait l’objet d’une attention intense ces derniers jours depuis que l’ex-président Donald Trump, son colistier JD Vance et leur équipe de campagne ont amplifié des allégations, démenties par les autorités, selon lesquelles des immigrants haïtiens mangeraient des animaux domestiques et des oiseaux aquatiques.

Le gouverneur républicain de l’Ohio, Mike DeWine, a dénoncé les fausses rumeurs, affirmant qu’il n’y avait aucune preuve pour corroborer ces allégations.

Le président Joe Biden, qui se trouvait à Philadelphie lundi pour la conférence nationale de la Semaine des Collèges et universités historiquement noirs, a évoqué la situation à Springfield, condamnant ce qu’il qualifie de mensonge et de haine.

«C’est mal. C’est tout simplement mal. Et cela doit cesser», a déclaré le président américain.

Deux universités de Springfield ont dispensé lundi des cours en mode virtuel. L’Université de Wittenberg a déclaré avoir reçu deux menaces en fin de semaine, «les deux visant des membres de la communauté haïtienne». Le Clark State College a annoncé qu’il fonctionnerait virtuellement jusqu’à vendredi «en raison des récents événements survenus à Springfield».

L’hôtel de ville de Springfield, plusieurs écoles et les bureaux des véhicules automobiles de l’État dans cette municipalité ont été contraints d’évacuer la semaine dernière après avoir reçu des menaces d’attentat à la bombe.

Des milliers d’immigrants haïtiens se sont installés ces dernières années dans cette ville à prédominance blanche et ouvrière d’environ 60 000 habitants, située à environ 70 km de la capitale de l’État, Columbus, où ils ont trouvé du travail dans des usines et des entrepôts qui avaient du mal à pourvoir les postes vacants. L’afflux soudain a mis à rude épreuve les écoles, les établissements de santé et les services municipaux, et a fait grimper le coût du logement.