Les jeunes américaines sont plus susceptibles de s’identifier progressistes
Les jeunes femmes aux États-Unis sont plus progressistes qu’elles ne l’ont été depuis des décennies, selon une analyse Gallup cumulant plus de 20 ans de données de sondage.
Au cours des dernières années, environ 4 jeunes femmes sur 10 entre 18 et 29 ans ont décrit leurs opinions politiques comme progressistes, contre 3 sur 10 il y a vingt ans.
Pour de nombreuses jeunes femmes, leur identité progressiste n’est pas seulement une nouvelle étiquette. La proportion de jeunes femmes qui ont des opinions progressistes sur l’environnement, l’avortement, les relations raciales et les lois sur les armes à feu a également augmenté de deux chiffres, a constaté Gallup.
Les jeunes femmes «ne se considèrent pas comme progressistes simplement parce qu’elles aiment ce terme, qu’elles sont plus à l’aise avec ce terme, ou parce que quelqu’un qu’elles respectent utilise ce terme», a expliqué Lydia Saad, directrice de la recherche sociale américaine chez Gallup.
«Elles sont en fait devenues beaucoup plus progressistes dans leurs points de vue réels.»
Une force politique en devenir
Selon Mme Saad, le fait qu’elles deviennent un groupe politique plus cohérent avec des opinions nettement progressistes pourrait transformer les jeunes femmes en une force politique puissante.
Bien qu’il soit difficile de déterminer ce qui rend les jeunes femmes plus progressistes, elles sont désormais majoritairement alignées sur de nombreuses questions, ce qui pourrait faciliter la tâche des campagnes pour les motiver.
Les jeunes femmes constituent déjà un électorat qui penche vers les démocrates – les données du sondage AP VoteCast démontrent que 65 % des électrices de moins de 30 ans ont voté pour le démocrate Joe Biden en 2020. Mais elles sont parfois moins fiables en matière de participation.
Les jeunes femmes ont commencé à s’éloigner idéologiquement des autres groupes, notamment des hommes de 18 à 29 ans, des femmes de plus de 30 ans et des hommes de plus de 30 ans, pendant la présidence du démocrate Barack Obama. Cette tendance semble s’être accélérée plus récemment, dans le contexte de l’élection du républicain Donald Trump, du mouvement #MeToo et des efforts de plus en plus réussis du mouvement antiavortement pour éroder l’accès à l’avortement.
En même temps, davantage de femmes, principalement démocrates, ont été élues au Congrès, en tant que gouverneures et dans les assemblées législatives des États, offrant aux jeunes femmes une nouvelle représentation et de nouveaux modèles en politique.
Le changement d’identification politique des jeunes femmes se produit à tous les niveaux, a constaté Gallup, plutôt que d’être propulsé par un sous-groupe spécifique.
Unies sur plusieurs enjeux
Le soutien offert mardi par Taylor Swift à la candidate démocrate à la présidence Kamala Harris, après son débat contre Donald Trump, a illustré comment les jeunes femmes ont viré à gauche. Dans l’annonce de son soutien sur Instagram, la chanteuse a félicité Mme Harris et son colistier Tim Walz pour leur défense des droits reproductifs.
L’analyse de Gallup a révélé que depuis l’ère Obama, les jeunes femmes sont devenues presque 20 points de pourcentage plus susceptibles de soutenir un droit à l’avortement plus large. On a observé une augmentation à peu près similaire de la part des jeunes femmes qui estiment que la protection de l’environnement devrait être prioritaire par rapport à la croissance économique et de la part des jeunes femmes qui estiment que les lois sur les armes à feu devraient être plus strictes.
Maintenant, a indiqué Mme Saad, une solide majorité de jeunes femmes ont des opinions progressistes sur des questions telles que l’avortement, l’environnement et les lois sur les armes à feu.
Les jeunes femmes sont «très unies sur ces questions (…) et non seulement elles ont ces opinions, mais elles sont insatisfaites du pays dans ces domaines, et elles s’en inquiètent», a-t-elle déclaré. Cela, a-t-elle ajouté, pourrait contribuer à stimuler la participation.
«Vous avez une super majorité de femmes qui partagent ces opinions», a-t-elle soutenu. Et elles sont «prêtes à se mobiliser pour voter sur ces questions».