Trois hommes accusés en Pologne en lien avec le détournement d’un avion à Minsk
Les procureurs polonais ont accusé trois responsables biélorusses d’avoir utilisé une ruse pour détourner un avion immatriculé en Pologne et ainsi violé la liberté de 132 personnes à bord lorsqu’en 2021, ils ont ordonné à l’avion transportant un blogueur dissident d’atterrir à Minsk, ce qui a conduit à l’arrestation de Raman Pratasevich.
Les procureurs ont déclaré dans un communiqué qu’ils avaient publié un mandat de perquisition pour qu’ils puissent leur présenter les accusations, étant donné que les trois Biélorusses ne se trouvent pas en Pologne.
Ils demandent également un mandat d’arrêt européen.
Ils ont identifié les trois hommes comme étant Leonid C., un ancien chef de la navigation aérienne biélorusse, Yevgeni T., un contrôleur aérien responsable de l’aéroport de Minsk à l’époque, et Andrei A.M., le chef du Comité de sécurité de l’État biélorusse, le KGB.
Les trois hommes ont utilisé une fausse alerte à la bombe pour détourner l’avion qui volait d’Athènes, en Grèce, à destination de Vilnius, en Lituanie, le 23 mai 2021. L’avion de Ryanair, avec à son bord des citoyens polonais, traversait l’espace aérien biélorusse à ce moment-là.
Les autorités biélorusses ont fait descendre M. Pratasevich de l’avion, qui a ensuite été autorisé à poursuivre sa route. Le dissident a été jugé et condamné à huit ans de prison après qu’un tribunal l’eut reconnu coupable d’avoir organisé des troubles découlant d’une élection présidentielle contestée. Il a été gracié en 2023.
Les procureurs ont basé leur dossier sur les enregistrements du poste de pilotage et les enregistreurs de vol de l’avion, ainsi que sur les témoignages des pilotes et des témoins. Ils ont conclu que le but du détournement de l’avion était de faire arrêter M. Pratasevich, selon leur déclaration.
Les pays occidentaux ont condamné le détournement de vol comme équivalant à un détournement d’avion et ont imposé de fortes sanctions contre le président biélorusse Alexander Loukachenko et le Bélarus.
S’ils sont reconnus coupables, les trois responsables risquent jusqu’à cinq ans de prison en Pologne.