Nétanyahou maintient qu’Israël doit garder le contrôle de la frontière avec l’Égypte
Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a déclaré mercredi qu’Israël devait garder le contrôle illimité de la frontière entre la bande de Gaza et l’Égypte, renforçant sa position sur une question qui menace de faire dérailler les efforts de paix.
Ses commentaires surviennent alors que les États-Unis élaborent une nouvelle proposition de cessez-le-feu et de libération d’otages, espérant dénouer une longue impasse et mettre un terme à une guerre qui dure depuis près de 11 mois.
La question du contrôle israélien du «corridor de Philadelphie» – une étroite bande de terre le long de la frontière entre la bande de Gaza et l’Égypte, saisie par l’armée en mai – est devenue un obstacle central dans les négociations. Le Hamas a exigé un retrait israélien total de la bande de Gaza dans le cadre de l’accord de trêve en plusieurs phases.
L’Égypte, médiateur dans les négociations, avec les États-Unis et le Qatar, a également exigé un calendrier concret pour le retrait des troupes israéliennes du corridor de Philadelphie. Et mercredi, les Émirats arabes unis, qui ont établi des liens formels avec Israël dans le cadre des accords d’Abraham de 2020, ont également critiqué la position israélienne.
S’adressant à des journalistes étrangers mercredi, M. Nétanyahou a répété sa position selon laquelle Israël devait maintenir son emprise sur la frontière pour empêcher le Hamas de se réarmer en faisant passer des armes en contrebande dans la bande de Gaza.
Il a maintenu qu’il s’agissait d’un élément essentiel de l’objectif de guerre, qui est de s’assurer que le Hamas ne puisse pas répéter son attaque du 7 octobre contre Israël.
«Gaza doit être démilitarisée, et cela ne peut se produire que si le corridor de Philadelphie reste sous contrôle ferme», a-t-il déclaré, affirmant que les troupes israéliennes avaient découvert des dizaines de tunnels sous la frontière.
Le premier ministre a déclaré qu’Israël n’envisagerait de se retirer du corridor que lorsqu’il se verrait proposer une force alternative pour le surveiller.
«Amenez-moi quelqu’un qui nous montrera réellement […] qu’il peut vraiment empêcher la récurrence» de la contrebande, a-t-il déclaré. «Je ne vois pas cela se produire en ce moment. Et tant que cela n’arrivera pas, nous y resterons.»
Les familles font pression
Les familles des otages restants ont intensifié leurs demandes pour qu’il accepte un accord après que le Hamas a tué six otages la semaine dernière alors que les troupes israéliennes semblaient se déplacer pour les sauver. Dans des déclarations publiques furieuses, les familles des otages ont accusé M. Nétanyahou d’empêcher la réalisation d’un accord et de sacrifier potentiellement la vie de leurs proches pour cette frontière.
Des centaines de milliers d’Israéliens sont descendus dans les rues ces derniers jours, réclamant un accord et affirmant que le temps pressait pour ramener les otages vivants.
M. Nétanyahou a résisté à cette pression, affirmant que sa position était nécessaire pour «garantir que le Hamas ne représente pas une menace pour Israël».
«Je peux comprendre le tourment des familles, a-t-il déclaré. Mais la responsabilité des dirigeants n’est pas seulement de partager le sentiment, l’émotion, mais aussi de faire preuve de jugement.»
Interrogé par les journalistes sur un calendrier pour la fin de cette guerre, il a refusé d’en donner un. «Combien de temps pouvons-nous y parvenir? Le temps qu’il faudra pour obtenir cette victoire. Et je pense que nous nous en rapprochons beaucoup», a-t-il estimé mercredi.
M. Nétanyahou a répété à plusieurs reprises que le maintien de la frontière ferait pression sur le Hamas pour qu’il libère des otages. À un moment donné, il a prétendu à tort que l’invasion de Rafah en mai avait forcé le Hamas à libérer ses premiers otages – ce qui avait eu lieu quelques mois plus tôt, en novembre, dans le cadre d’un accord de cessez-le-feu d’une semaine.
Il a ensuite déclaré que l’accord était «le résultat de notre invasion, de la pression militaire que nous avons exercée sur eux».
Le bilan s’alourdit
Par ailleurs, l’agence de presse palestinienne WAFA a rapporté qu’une frappe israélienne de drone a tué cinq hommes et en a blessé un autre dans une voiture à Tubas, en Cisjordanie.
L’armée israélienne a déclaré dans un communiqué avoir effectué «trois frappes ciblées sur des terroristes armés qui constituaient une menace pour les soldats», sans donner plus de détails.
Depuis plus d’une semaine, des centaines de soldats israéliens mènent l’opération la plus meurtrière en Cisjordanie occupée depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.