Nicolas Labbé, le visage derrière la Fondation Nordiques
SPORTS. La Fondation Nordiques annonçait, il y a quelques jours, ses récipiendaires de bourses à des athlètes-étudiants en vue de la prochaine année. Crée dans la foulée du départ des Nordiques en 1995, l’organisme a versé plus de 8,5 M$ depuis sa création. Peu de gens le savent, mais celui qui est au cœur du fonctionnement de la Fondation est un Joselois pure laine, soit Nicolas Labbé.
Ce dernier est d’ailleurs fier de ses racines et n’hésite pas à raconter son parcours. « Je suis né à Saint-Joseph. J’y ai fait mon primaire et mon secondaire et ensuite je suis allé au Cégep à Lévis, puis à l’Université à Trois-Rivières. J’ai toujours aimé le sport et j’ai toujours trouvé que le marketing sportif était emballant. Le sport, c’est la balle ou la rondelle, mais il y a aussi tout ce qui entoure le sport. Il y a tellement à faire pour quelqu’un qui est créatif et motivé et c’est là que je me suis intéressé aux Nordiques ».
Nicolas Labbé fait d’ailleurs partie du groupe de jeunes ayant gagné le Tournoi Pee Wee de Québec en 1976. Il avoue d’ailleurs avoir eu un pincement au cœur lorsqu’il a appris la démolition de l’ancien aréna de la localité. « Il est vrai qu’elle était vieille et je ne remets rien en doute. Quand elle a été construite, nous avions joué un hiver dedans avec une glace entièrement naturelle. La dalle de béton avait été faite l’été d’ensuite. La première année que nous avons eu la glace artificielle, c’est cette année-là que nous avions gagné le Tournoi Pee Wee. J’avais 11 ans à l’époque. Quand je vais à Saint-Joseph, des gens m’en reparlent encore », se souvient-il.
Son premier véritable emploi a d’ailleurs été au marketing avec la défunte organisation des Nordiques de Québec. « J’ai été là pour les sept dernières années d’existence des Nordiques, soit de 1988 à 1995. C’est grâce à Robert Veilleux, le barbier de Saint-Joseph et décédé il y a quelques mois, que j’ai eu cette opportunité, car il était aussi représentant O’Keefe à temps partiel. Il m’avait mis en contact avec la direction des ventes et c’est comme ça que cela a commencé ».
À la suite du départ des Nordiques, Nicolas Labbé a pu poursuivre sa carrière dans le marketing sportif et travailler sur la venue éventuelle d’une équipe de la Ligue Internationale de hockey, qui allait être les Rafales de Québec, pour ensuite œuvrer sur sa mise en marché. « J’étais directeur des ventes et le produit était bon, sauf que nous avions des propriétaires qui ne comprenaient peut-être pas suffisamment le marché de Québec. Les gens venaient de perdre les Nordiques, alors il était prévisible que ce soit difficile ».
L’équipe a finalement quitté et Labbé a finalement été mis en contact avec Miles Wolfe qui souhaitait établir une équipe de baseball à Québec, ce qui allait mener à la naissance des Capitales. « Les sept premières années de l’équipe, c’est moi qui ai été à la direction, poste aujourd’hui occupé par Michel Laplante. C’est possiblement la plus belle expérience de ma vie. On m’avait donné carte blanche et j’ai réussi à faire ce que je voulais, mais c’était exigeant et j’ai finalement quitté ».
La Fondation
L’aventure de la Fondation Nordiques allait finalement débuter quelques mois plus tard, un peu par hasard. « J’avais besoin de repos. Je pensais prendre une bonne pause et ne plus travailler dans le sport, sauf que Me Marcel Aubut m’a contacté pour me proposer de diriger la Fondation. Ce qui est intéressant dans ce défi, c’est de venir en aide à des jeunes qui sont vraiment inspirants. On parle toujours d’étudiants, mais qui sont des athlètes de haut niveau. »
« Quand une fédération donne un brevet à un jeune, c’est qu’il ou elle est vraiment bonne. Tous nos boursiers sont celles et ceux qui performent le mieux. Ils sont aussi bons à l’école. C’est le fun de travailler dans un contexte comme celui-là. On les supporte généralement parce que ce sont des modèles et ils vont acquérir une belle leçon de vie pendant leur parcours. Ils vont souvent servir d’exemple à la jeunesse. »
À travers les années, Nicolas Labbé se souvient que la Fondation a pu supporter plusieurs athlètes de la région. Les Marie-Michèle Gagnon, Éliot Grondin, Joshua Roy ou Marie-Philippe Poulin ont été supportés par la Fondation, avant même d’avoir du succès sur la scène internationale. « Il y a eu beaucoup de bousiers de la région avec le temps. Il faut se rappeler que le tout a été créé à la suite du départ des Nordiques et que des gens de la Beauce figuraient parmi les propriétaires de l’équipe, dont Marcel Dutil de Canam-Manac. C’est la raison pourquoi on donne aux athlètes de Québec et Chaudière-Appalaches uniquement ».
Il suivra d’ailleurs avec un grand intérêt les Jeux Olympiques de Paris qui auront lieu au cours de l’été. « Nous avons quinze prospects, dont neuf sérieux, dans nos boursiers qui seront possiblement à Paris cet été. On donnera encore autour de 400 000 $ cette année, ce qui nous amènera à autour 8,6 M$. Nous avons aidé plus de 1050 athlètes et plusieurs organismes depuis les débuts de la Fondation. C’est intéressant ».
Âgé de 60 ans et à la tête de la Fondation depuis 17 ans, Nicolas Labbé est encore emballé par son travail. Il espère y rester encore un certain temps. « C’est plus relaxe que ça ne l’a déjà été. Dans le passé, nous avions le gala Triomphe qui demandait énormément de temps. On ne connaît pas l’avenir en vieillissant, mais je suis encore très motivé par mon travail et je désire encore contribuer des à aider des jeunes athlètes étudiants », insiste-t-il, en terminant.