Raphaël Lessard prêt pour le drapeau vert
COURSE. Raphaël tentera de nouveau cet été de s’imposer sur les ovales de la province et défendre son championnat de la série ACT LMS Québec acquit l’an dernier. Malgré tout, le pilote de Saint-Joseph doit encore travailler dur pour trouver suffisamment de support pour être compétitif.
De par son identité, le sport automobile est une discipline dispendieuse et qui nécessite d’importants moyens uniquement pour participer. « On a travaillé très fort pour faire la saison LMS-Canada cet été, sauf que ça n’a pas encore marché. On va tout de même faire trois ou quatre courses de la série, celles présentées au Québec, en plus de défendre notre titre de la classe LMS-Québec », raconte le jeune pilote aujourd’hui âgé de 22 ans.
L’importance des commanditaires dans sa discipline est incontournable. Il cherche des partenaires depuis qu’il est tout jeune. « J’ai commencé à 11 ans. Pour mon âge, j’ai quand même déjà de l’expérience. Dans le sport que je fais, il ne faut pas seulement être un bon pilote, mais aussi un bon vendeur. Tu dois trouver des façons pour que ce soit gagnant-gagnant, comment je peux faire pour faire connaitre son produit et faire grandir son entreprise. Il faut être différent du reste. »
Celui qui occupe une partie de son temps en œuvrant comme camionneur a dû redoubler d’ardeur après un séjour aux États-Unis. « J’ai commencé à travailler pour l’entreprise de mon père (FRL Express) à mon retour des États-Unis. L’entreprise a été vendue à CMW et je suis pour eux depuis deux ans maintenant. Comme nous sommes dans le temps des sucres, je travaille aussi dans une érablière dans le Maine. Cet été, ce sera possiblement avec mon partenaire XPN pour promouvoir le produit que nous avons lancé. »
En plus de devoir afficher ses partenaires sur sa voiture, il lui arrive d’en faire davantage. « On m’a souvent approché pour que je fasse » tripper « les employés pour qu’ils développent un sentiment d’appartenance. »
Si plusieurs entreprises de la région ont contribué à son évolution, beaucoup d’hommes d’affaires l’ont aidé de manière individuelle et anonyme. « Plusieurs étaient « low profile » et ne souhaitaient pas s’afficher. On travaille autant en Beauce qu’à Québec pour en convaincre d’autres. Avec XPN, on a même lancé une boisson énergisante dont les revenus servent au financement des courses », a-t-il indiqué.
Heureusement pour son cheminement, Raphaël Lessard a toujours performé, sauf qu’il est d’avis que s’il avait eu accès à davantage de moyens, il aurait pu en faire davantage. « Dans le sport automobile, plus tu as de moyens, plus tu peux faire des choses. Plus d’aide veut dire plus de courses, plus de possibilités, plus de visibilité, et le reste. J’ai toujours réussi à performer malgré cela. Mon sport est dispendieux et j’ai été chanceux, quand j’étais jeune, d’avoir ma famille pour me soutenir. Il a fallu que je franchisse cette étape à un moment donné et que ce n’était plus ma famille qui supportait pour tout. »
Il n’écarte pas à moyen terme un retour à la compétition chez nos voisins du sud. « On y pense toujours. Quand je regarde ce qui se passe aux États-Unis, alors que des pilotes ont finalement eu leur chance de se rendre à la grande catégorie Nascar dans la trentaine, je pense qu’à 22 ans, je peux encore y penser. On ne sait pas ce que l’avenir peut apporter. »
Prêt pour la prochaine saison, ses premières courses sont prévues le 11 mai prochain, avec la série LMS-Québec, et le 1er juin prochain avec la série Nascar-Canada, les deux à Vallée-Jonction.