Motoneige: une saison à oublier à tous les points de vue…
MOTONEIGE. Les statistiques pour la saison touristique hiver 2023-2024 ne sont pas encore disponibles, mais Louis Chamberland, directeur général adjoint chez Tourisme Chaudière-Appalaches, s’attend à une année des plus difficiles pour l’industrie de la motoneige et ses à-côtés. Les commentaires reçus jusqu’à présent vont tous dans le même sens : cette saison d’une durée historiquement courte aura causé des maux de tête à plusieurs administrateurs.
La saison hivernale 2023-2024 de motoneige et de quad aura été d’une courte durée. Au désespoir des amateurs de véhicules hors route, ils auront eu l’occasion de profiter des sentiers pendant moins de six semaines, eux qui ont ouvert à la mi-janvier pour fermer sur l’ensemble de la région à la fin février. Habituellement, la saison de motoneige dure entre huit et douze semaines selon les secteurs.
« On ne se cachera pas, ce n’est pas une bonne année pour la motoneige et le quad. Habituellement, le mois de février est le plus fort de l’année en termes de voyages, tourisme et excursions. Le fait d’avoir manqué à certains endroits la moitié du mois fera extrêmement mal aux chiffres d’affaires. Des secteurs comme les Etchemins opèrent habituellement jusqu’au mois d’avril et ils sont déjà fermés. […] Toutefois, quand on se compare, on se console. Certaines régions n’ont même pas ouvert ou très peu. En Chaudière-Appalaches, on est dans la moyenne des régions », explique M. Chamberland.
De lourdes conséquences
Des relais et des lieux d’hébergement de la région appelés par le journal, soit l’Ô-Relais à Saint-Théophile, l’Hôtel Historique Route 66 à Saint-Victor, la Cache du golf à Beauceville et le Club motoneige de Beauceville, confirment ce qu’avance M. Chamberland. La saison 20232024 aura été difficile sur plusieurs points, l’une des pires qu’ils ont connue si l’on exclut la pandémie. Les touristes n’auront pas été au rendez-vous. Plusieurs adeptes, dans l’incertitude ou dans l’impossibilité de se déplacer, ont dû annuler leur réservation en raison des conditions peu favorables des pistes.
« L’impact négatif sur cette saison écourtée est énorme pour nous. C’est un véritable désastre. On parle de pertes financières entre 60 et 65 %. Habituellement, l’hôtel est plein à 100 % à ce temps-ci de l’année. On doit même refuser de la clientèle. Présentement, on est à 20 ou 25 % de notre capacité, mais ce n’est pas la faute de personne. Il y a juste Dame Nature à blâmer », affirme Marcel Pagé, propriétaire de l’Hôtel Historique Route 66. « Moi je peux l’affirmer, c’est une saison catastrophique. C’est du jamais vu, mais on va revenir en force l’an prochain », ajoute Mélissa Fortin, directrice générale de la Cache du golf.
Du positif malgré tout
Malgré cette saison catastrophique, la majorité des directions de relais ou de lieux d’hébergement questionnées croient que les amateurs d’excursions en véhicule hors route seront de retour en grand nombre l’an prochain, surtout après un rendez-vous manqué cette année. À la Cache du golf, la directrice générale explique que les groupes réguliers ont déjà tous réservé pour l’an prochain.
« La seule chose que je peux vous dire, c’est que j’espère qu’ils seront de retour. Le gros point d’interrogation que j’ai, c’est le coût de la passe annuelle. Les membres commencent à trouver que ça coûte cher pour le nombre de sorties possibles, surtout cette année », affirme Marc St-Hilaire, président du Club motoneige de Beauceville.
L’industrie demeure plutôt optimiste pour le futur, alors que les motoneigistes étaient également présents en grand nombre sur les pistes pour profiter de leur sport hivernal favori. « De notre côté, on a eu un achalandage record lorsque c’était ouvert, mais ça n’a pas duré longtemps et ce ne sera assurément pas notre meilleure année à la fin », conclut M. St-Hilaire. Dominique Fortin, propriétaire du Ô-Relais, a fait les mêmes constatations lors d’un échange téléphonique avec le journal.