Grèves générales illimitées à l’horizon ?
SOCIÉTÉ. Plusieurs travailleurs du secteur public ont érigé de nouveaux piquets de grève la semaine dernière. Devant l’impasse dans les négociations avec le gouvernement, déclencher des grèves générales illimitées demeurait plausible au moment d’écrire ces lignes.
Au niveau du Centre de services scolaire de la Beauce-Etchemin (CSSBE), la grève s’est échelonnée du 8 au 14 décembre. Elle impliquait le Syndicat de l’enseignement de la Chaudière, le Syndicat du personnel de soutien scolaire de la Beauce-Etchemin, ainsi que le Syndicat du personnel professionnel de l’éducation de la Chaudière-Appalaches.
Plus de 700 grévistes ont pris part à une grande marche de solidarité le 11 décembre à Saint-Georges. Un grand rassemblement s’est déroulé le 14 décembre au Centre Caztel à Sainte-Marie. Des opérations de piquetage ont eu lieu, devant des écoles du CSSBE, les 12 et 13 décembre.
« Nos membres nous appuient à chaque étape des négociations. On sent un bel appui de la population à notre cause. Les négociations n’avancent pas à la vitesse souhaitée. Il existe encore des résistances sur les clauses de composition des classes et l’allégement des tâches », mentionne Dominic Loubier, président du Syndicat de l’enseignement de la Chaudière.
Cette grève a entraîné la fermeture de toutes les écoles primaires, secondaires et professionnelles du CSSBE. Les activités parascolaires ont été annulées, tout comme l’ouverture des services de garde.
En ajoutant la première séquence de grève, tenue du 21 au 23 novembre, ces établissements auront été fermés huit jours. Les cours ont repris le 15 décembre et se poursuivront jusqu’au 22 décembre.
« Nous comprenons la situation dans laquelle se trouvent les parents et élèves. On espère un règlement avant Noël. Nous disposons toujours d’un mandat de grève illimitée. Pour tout type de grève, nous devons prévenir les parents au moins sept jours ouvrables à l’avance », rappelle M. Loubier.
Formule maintenue
Les 3 700 membres du Syndicat des professionnelles en soins de Chaudière-Appalaches (SPSCA – FIQ) ont lancé une séquence de grève du 11 au 14 décembre. Ces infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques avaient déjà tenu des opérations de piquetage les 8, 23 et 24 novembre.
Les manifestations se déroulaient toujours devant les hôpitaux de Saint-Georges, Thetford, Lévis et Montmagny, ainsi que tous les CLSC et CHSLD de la région. Malgré les ralentissements des soins et reports de rendez-vous, les services essentiels sont demeurés en place.
« On maintient la mobilisation à différents endroits pour rappeler que la santé, ça se trouve partout. Le gouvernement fait de la désinformation sur la place publique au lieu d’être à la table des négociations. À certains moments, la partie patronale ne s’est même pas pointée », déplore Carole Mercier, présidente de la SPSCA-FIQ.
Le conseil général de la FIQ tiendra une assemblée spéciale le mercredi 20 décembre pour décider de la suite des événements. Trois options seraient sur la table : la grève générale illimitée, une quatrième séquence de grève ou l’intervention d’un médiateur.
« Au-delà du salaire, on doit régler la question de mobilité. On ne peut pas trimbaler notre personnel entre les établissements. Ça n’aide en rien les employés et les soins apportés aux patients », affirme Mme Mercier.