Gabion Express dans la cour des grands
AFFAIRES. Une entreprise de Vallée-Jonction a participé à la réalisation de deux des projets les plus importants au Québec au cours de l’été, soit celui de l’oratoire Saint-Joseph et celui de l’Aéroport international Montréal-Trudeau.
Vincent Roy de Gabion Express Inc. a été au cœur des deux chantiers au cours des dernières semaines. Son produit, les gabions, sert généralement de mur de soutènement, mais dans le cas de l’oratoire, celui-ci vient donner la touche finale au projet, précise-t-il. « C’est aussi l’élément qui donne un look, une image à l’ensemble de l’œuvre. »
Vincent Roy a réussi à se hisser parmi les gros joueurs de l’industrie de la construction, même si son entreprise n’existe que depuis 2017. L’entreprise a déjà plus de 385 projets réalisés à travers la province et 85 entrepreneurs certifiés, formés depuis les débuts.
« Les gabions ont commencé dans la région en 2016. Une entreprise de Saint-Nicolas cherchait de la roche et comme ma famille possède une carrière, le maillage s’est fait assez rapidement. J’ai trouvé l’idée et le produit prometteurs, alors je me suis lancé. J’étais électromécanicien pour l’entreprise de mon père qui produit 200 000 tonnes de roc annuellement », explique-t-il, lui qui est aussi au cœur d’une autre entreprise, Pierres Express, spécialisée dans l’ensachage de produits dédiés aux centres-jardin de la province.
Plusieurs connaissent son histoire déjà, Vincent Roy étant atteint de bipolarité. Des problèmes de santé, en 2018, l’ont empêché de faire évoluer son entreprise. « Essayer de repartir en 2019, tout ça n’a pas été évident. À ce moment-là, les gabions, c’était fini. J’ai reparti ça en 2020 et c’est là que les choses ont commencé à bien aller. »
L’oratoire Saint-Joseph est le premier contrat d’envergure sur lequel il s’est penché. « Le premier mois que je suis parti en affaires, en 2017, ce projet-là était sur la table. J’ai soumissionné pour la roche uniquement. En 2018, le projet a été retardé, ils avaient choisi un entrepreneur de l’Ontario pour le réaliser. En 2020, ils ont trouvé des ossements sous l’oratoire, ce qui a provoqué l’arrêt du chantier. En 2021, le chantier est de nouveau lancé en appel d’offres et j’avais grandi depuis. J’ai donc décidé de soumissionner sur le projet. »
Se faire connaitre
S’il était déjà connu dans le milieu, dans le résidentiel ou les petits projets, il souhaitait jouer dans la cour des grands. « L’entrepreneur qui avait été choisi ne connaissait pas suffisamment les détails aux yeux du contracteur. Je connaissais le contrat dans tous ses aspects, je l’étudiais depuis 2017. Mes chances de l’obtenir ont augmenté rapidement. »
Le volet des gabions était un élément important du vaste projet de réaménagement de l’oratoire Saint-Joseph et d’une mise à niveau du complexe. Le contrat a failli lui échapper à plusieurs reprises. Il a aussi dû se loger à Montréal et recruter des employés sur place pour mener l’initiative à terme. « J’ai peut-être engagé 16 personnes pendant les trois mois où j’ai été là, pour en avoir besoin de 4 ou 5 à la fois. La beauté de la chose, c’est que lorsqu’ils ont voulu agrandir l’oratoire, ils ont dû dynamiter et toute la pierre recueillie a pu servir pour les gabions. »
L’aéroport de Montréal est toutefois le projet le plus imposant qu’il a réalisé jusqu’à maintenant. « J’avais déjà signé pour l’oratoire et celui de l’aéroport s’est présenté. Les murs ont trois mètres de haut et un mètre de large, puis 1 250 pieds de long. Ça m’a pris une heure calculer la soumission. Là aussi, le projet implique plusieurs intervenants. »
Il dit avoir réalisé les deux projets simultanément, aventure qui représentait toutefois tout un défi. « L’aéroport a débuté le 3 juillet et s’est terminé il y a deux semaines, le 3 novembre. L’oratoire est en cours depuis le 10 mai et se terminera en avril 2024. Ce sont des projets spéciaux et une bonne carte de visite. Dans les deux cas, je les ai vécus sur le terrain. C’étaient des occasions d’affaires, surtout de pouvoir ensuite parler avec ces gros -joueurs-là. »
Soumissionner sur des projets de cette ampleur représente aussi ses défis, raconte-t-il. « Il y a des erreurs que j’ai fait que je ne referai pas. Quand vient le temps d’installer des gabions, j’ai un rythme que des employés recrutés n’auront pas nécessairement. C’est un chantier où il y avait aussi plusieurs intervenants avec lesquels composer. Il y a plein de choses que j’ai vécues sur ces chantiers que je vais devoir considérer à l’avenir. »
Des débuts gratifiants
Si ces projets sont les plus imposants qu’il a réalisés jusqu’à maintenant, certains lui reviennent en mémoire lorsque vient le temps de lui demander lesquels le rendent plutôt fier. « Celui de la Base de plein air ici à Vallée-Jonction est un bon exemple, c’était parmi les premiers, tout comme celui du Bleu Citron à Saint-Charles. Celui du parc Chauveau à Québec où ils ont utilisé des gabions circulaires est aussi un beau projet qu’on a fait. »
Pour poursuivre sa progression, il souhaite engager cinq personnes supplémentaires d’ici janvier. Celles-ci seront réparties un peu partout en province. « Pour l’instant, nous sommes trois. J’aimerais greffer des personnes qui agiront à titre de représentants et de formateurs pour l’entreprise. Nous sommes leaders dans notre domaine maintenant, alors il faut se faire connaître et développer la marque, autant que notre méthode de travail », -lance-t-il en terminant.