Des éoliennes en Nouvelle-Beauce ?
ÉNERGIE. La MRC de La Nouvelle-Beauce confirme qu’une entreprise active dans le développement de projets éoliens a récemment débuté un travail de prospection sur le territoire, souhaitant se préparer adéquatement en vue du prochain processus d’appel d’offres Hydro-Québec.
Souhaitant visiblement ne pas provoquer d’inquiétudes au sein de la population, la MRC souhaite rassurer la population sur les différentes étapes entourant le développement de projets éoliens sur son territoire, comme partout ailleurs au Québec. Elle explique que lorsqu’un promoteur cible une région donnée, il doit traverser un processus rigoureux, qui inclut un partenariat avec le milieu d’accueil, comme une MRC, et passer par un processus d’acceptabilité sociale si Hydro-Québec accepte le projet au terme du processus d’appel d’offres.
Elle ajoute que la phase de construction d’un tel projet s’étale sur un minimum de trois (3) ans et doit être déclenchée par un processus d’appel d’offres en bonne et due forme par Hydro-Québec. La MRC prévient également la population que certains résidents seront approchés par les promoteurs prochainement et précise qu’il ne s’agit que d’une étape de prospection initiée par l’entreprise pour évaluer le potentiel éolien sur le territoire, ainsi que l’intérêt de certains propriétaires envers un tel projet.
« Aucune résolution n’a été adoptée pour le moment et la MRC n’a pris aucune position pour ou contre le développement de projets éoliens sur son territoire. Cependant, il y aura une réflexion à faire collectivement si Hydro-Québec sollicite le milieu avec un appel d’offres », explique Gaétan Vachon, préfet de la MRC de La Nouvelle-Beauce.
De l’intérêt chez Innergex
Directeur des affaires gouvernementales chez Innexgex, Daniel Giguère confirme l’intérêt de l’entreprise pour la région Chaudière-Appalaches et les mesures actuellement en cours sur le territoire pour en vérifier le potentiel éolien. « On connait le potentiel éolien de la région, en général. Nous avons des échanges avec certaines municipalités et des échanges avec le conseil des maires de la Nouvelle-Beauce.
Ce potentiel dans la région semble logique, surtout que des éoliennes sont déjà érigées à Frampton, Saint-Séverin et Saint-Sylvestre, à titre d’exemple. » Nous avons déjà des données de vents qui ont orienté notre intérêt vers la Nouvelle-Beauce. Nous allons pousser un peu plus loin ces mesures et la qualité du gisement éolien ».
Si au départ, les localités de Sainte-Hénédine, Sainte-Marguerite et Saint-Isidore semblaient être celles privilégiées, cette dernière ne ferait plus partie des plans, des territoires comme Saint-Bernard et Saint-Elzéar seraient également logiques, étant donné leur proximité avec le parc éolien du Mont Sainte-Marguerite. Il est cependant un peu tôt pour statuer de façon finale, précise Daniel Giguère.
« L’objectif est de bien analyser le potentiel éolien, c’est pourquoi nous ne fermons aucune porte pour le moment. Il y a des endroits où le potentiel éolien est meilleur et d’autres, davantage moyens. Il n’est toutefois pas dit que certaines localités ne seront pas davantage concernées dans le futur. Les nouvelles technologies permettent aujourd’hui d’exploiter des endroits où les ondes étaient peut-être moins bonnes », insiste-t-il.
Innergex est actuellement en attente des résultats de l’appel d’offres s’étant terminé le 12 septembre dernier, ayant déposé deux projets, l’un dans Lotbinière et l’autre sur la Côte-Nord. M. Giguère confirme l’intérêt de l’entreprise pour un prochain processus. « On nous dit qu’il serait de plus de 2 000 mégawatts. On espère qu’il sera lancé le plus rapidement possible. On espère toutefois que ce ne sera pas dans la même période, soit de mars à septembre comme le dernier. Ce n’est pas la meilleure période pour rencontrer les communautés et présenter le projet. C’est un peu pourquoi nous avons commencé à rencontrer les communautés avant, pour être prêts plus rapidement. »
Un parc solaire à Tring-Jonction toujours dans la mire
Par ailleurs, Innergex a accueilli avec satisfaction l’ouverture d’Hydro-Québec vers l’énergie solaire, comme dévoilé par le PDG de la Société d’État récemment, une satisfaction aussi ressentie à Tring-Jonction, notamment. « La municipalité et la MRC Beauce-Centre attendent depuis un bon bout de temps et M. Sabia a annoncé une ouverture d’au moins 300 mégawatts. Nous prenons des mesures de radiation solaire à cet endroit depuis 2018 et le potentiel est intéressant. Nous avons beaucoup d’expertise dans ce domaine, mais à l’extérieur du Québec parce que la porte n’était pas ouverte », explique Daniel Giguère.
Il ajoute toutefois espérer que le tout fasse partie d’un appel d’offres distinct. « On aimerait voir un processus spécifique au solaire, et non en compétition avec l’éolien ou l’hydroélectrique. Le solaire est devenu de plus en plus compétitif. Ce pourrait être en bas du 10 cents le kilowatt/heure et peut-être même autour de 8 cents. L’éolien est déjà sorti à 6,1 cents le kilowatt/heure, mais on peut s’attendre à ce que le prix soit remonté en raison de la conjoncture actuelle. »