Les réserves presque à sec
ACÉRICULTURE. Les réserves de sirop des Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ) sont pratiquement écoulées en raison d’une récolte décevante au printemps 2023 et d’une hausse des exportations.
Les réserves sont suffisantes pour combler la demande au Québec, indique le porte-parole des Producteurs et productrices acéricoles du Québec (PPAQ), Joël Vaudeville. En raison de la faible récolte le printemps dernier et des exportations records enregistrées en 2020 et 2021, la réserve stratégique se retrouve à un niveau critique de 15 millions de livres, indique-t-il.
« De ce 15 millions de livres, la vaste majorité implique du sirop d’érable biologique. L’augmentation des ventes à l’international et la petite récolte de 2023 ont fait en sorte que beaucoup de sirop a dû être libéré de la réserve pour répondre à la demande », résume-t-il.
Il ajoute toutefois que les acheteurs-transformateurs ont toutefois encore beaucoup de sirop sous la main. « On parle d’environ 60 millions de livres qu’ils ont en inventaire. Il ne manquera pas de sirop au Québec », assure-t-il.
Les PPAQ demeureront toutefois vigilants au cours des prochains mois pour renflouer cette réserve rapidement. « Nous avons émis 7 millions de nouvelles entailles en 2021 et 7 autres millions en 2023. Cela fera son effet bientôt. On verra augmenter la capacité de production et l’objectif demeure de ramener la réserve stratégique à un seuil autour de 100 millions de livres au cours des cinq prochaines années. »
En 2020, en raison de la COVID-19, puis l’année suivante, dû à une faible récolte chez les acériculteurs américains, les exportations de sirop d’érable au Canada avaient atteint un niveau record en 2021, rappelle M. Vaudeville. « Les gens étant à la maison en 2020, plusieurs avaient redécouvert le plaisir de cuisiner et les exportations avaient augmenté en 2021, car les Américains avaient eu une faible récolte, d’où l’augmentation de 20 % des exportations cette année-là. »
Il n’y a pas que de mauvais côtés à cette diminution de la réserve, estime M. Vaudeville, puisque le sirop absent de la réserve a tout simplement été vendu. « Un sirop dans la réserve n’a pas été vendu et un sirop qui n’a pas été vendu, le producteur n’est pas payé. Il y a un certain équilibre à trouver entre mettre du sirop en réserve, pour les années plus modestes en termes de récolte ou une diminution de la demande, sans pour autant pénaliser les producteurs. Trop mettre de sirop en réserve viendrait à pénaliser les producteurs. »
M. Vaudeville rappelle que les producteurs ont bénéficié d’une hausse de 7 millions d’entailles, émises au printemps dernier. Il ajoute qu’en janvier prochain, on aura un portrait plus clair de cette augmentation sur le terrain. « On pourra alors présenter les projets retenus et savoir combien d’entailles seront finalement installées. On connaitra du même coup les projets en démarrage et ceux en agrandissement. »